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Les négociations de Londres visant à mettre fin à la guerre en Ukraine connaissent un développement inattendu avec l’absence remarquée du sénateur américain Marco Rubio. Cette réunion cruciale, prévue ce mercredi, devait rassembler des représentants ukrainiens, britanniques, européens et américains, dans le but de trouver une solution durable au conflit initié il y a plus de trois ans.
Marco Rubio absent pour des raisons logistiques, un autre représentant américain présent
Initialement annoncé comme participant, Marco Rubio ne sera finalement pas présent aux discussions. Tammy Bruce, porte-parole du département d’État américain, a expliqué mardi que son absence était due à des « questions logistiques ». Il sera néanmoins remplacé par Keith Kellogg, envoyé spécial de l’ancien président Donald Trump pour l’Ukraine et la Russie.
Ce rendez-vous diplomatique fait suite à une réunion tenue la semaine dernière à Paris, où les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont discuté d’un cadre américain visant à instaurer un cessez-le-feu.
Un cadre de paix controversé : la question de la Crimée au cœur des tensions
Le plan américain propose notamment la reconnaissance de la souveraineté russe sur la péninsule de Crimée, annexée illégalement par Moscou en 2014. Selon un responsable informé de ce cadre, l’accord viserait aussi à établir un cessez-le-feu le long des lignes de front du conflit.
Cette proposition marque un tournant majeur, car elle irait à l’encontre d’une décennie de politique américaine refusant de reconnaître l’annexion de la Crimée. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement rejeté cette condition, affirmant à la presse : « L’Ukraine ne reconnaîtra juridiquement pas l’occupation de la Crimée, il n’y a rien à négocier, cela viole notre constitution. »
Des échanges diplomatiques en cours, malgré les désaccords
Sur la plateforme X (ex-Twitter), Marco Rubio a indiqué avoir eu une « conversation productive » avec le secrétaire d’État britannique David Lammy, hôte de la réunion, et qu’il était « impatient de poursuivre » le dialogue avec le Royaume-Uni et l’Ukraine.
Selon le département d’État américain, le cadre proposé a été soumis aux deux parties pour évaluer la possibilité de réduire les divergences dans un délai court. Plusieurs éléments restent toutefois à définir, et les États-Unis comptent collaborer avec leurs alliés européens et ukrainiens pour avancer dans ce processus.
Perspectives des négociations et contexte plus large
Par ailleurs, Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient, doit se rendre à Moscou cette semaine pour poursuivre les discussions avec le président russe Vladimir Poutine. Le Kremlin a confirmé sa visite sans fournir de détails supplémentaires.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Leavitt, a déclaré mardi que les négociations « évoluaient dans la bonne direction » avec un espoir de progrès, sans toutefois préciser la nature des concessions envisagées par les États-Unis.
Un contexte de négociations délicates et d’incertitudes
Après avoir interrompu les pourparlers et rejeté une proposition américaine précédente de cessez-le-feu de 30 jours, Moscou semble néanmoins disposée à renouer le dialogue sous pression internationale, notamment celle exercée par Trump. Pour la première fois depuis plusieurs années, l’Ukraine et la Russie montrent une certaine ouverture à la négociation directe, un dialogue qui n’avait pas eu lieu depuis les premiers jours de l’invasion russe en 2022.
Le président Poutine a évoqué la possibilité d’échanges directs visant à stopper les bombardements sur les cibles civiles, tout en soulignant la nécessité d’un consensus sur la définition de ces cibles. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a confirmé ces intentions, indiquant que le chef du Kremlin envisageait des discussions avec l’Ukraine.
Frustrations et enjeux diplomatiques à Londres
Ces négociations à Londres interviennent dans un climat de frustration croissante parmi les responsables américains, déçus par l’absence de progrès significatifs vers la fin du conflit. Le défi reste immense face à des positions souvent irréconciliables, notamment sur des questions territoriales sensibles comme la Crimée.