Les partenaires commerciaux des États-Unis face aux droits de douane

Une réaction mesurée face aux droits de douane

Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis ont été surpris par l’ampleur de l’offensive américaine, qui redessine les contours du commerce mondial. Malgré cela, ils se sont abstenus de réagir de manière impulsive, cherchant plutôt à évaluer la situation. La Maison Blanche a laissé entrevoir la possibilité de négociations, tout en avertissant contre d’éventuelles représailles sur les exportations américaines, qui pourraient entraîner des sanctions supplémentaires.

Le plan de riposte de Paris

Peu après l’annonce des nouvelles taxes, Emmanuel Macron a exposé les contours de la riposte qu’il juge nécessaire, qualifiant la décision américaine de « grave et infondée ». Cette réponse se concentrera sur l’unité européenne et inclura la suspension temporaire des investissements en direction des États-Unis.

Le président français a reçu des membres du gouvernement, du patronat et des secteurs les plus touchés tels que l’aéronautique et l’agriculture. Il a averti que la décision américaine aurait « un impact massif », rappelant que les exportations vers les États-Unis représentent entre 1,5 % et 10 % du PIB de plusieurs pays européens.

Il a également annoncé une première riposte prévue pour mi-avril concernant les taxes sur l’acier et l’aluminium, suivie d’une réponse plus substantielle à la fin du mois.

Un appel à l’unité européenne

La crainte d’une désunion au sein de l’Union européenne est palpable chez Emmanuel Macron, qui a insisté sur la nécessité de « jouer européen » et de ne pas se lancer dans des initiatives individuelles. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a également plaidé pour la suppression des droits de douane plutôt que leur multiplication.

Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a affirmé que l’UE était prête à réagir de manière unifiée, tout en restant ouverte au dialogue avec les États-Unis.

Le Lesotho en quête de solutions

Le Lesotho, qui risque de subir une hausse des droits de douane de 50 %, a décidé d’envoyer une délégation aux États-Unis pour plaider sa cause. Son ministre du Commerce a exprimé des inquiétudes concernant la fermeture d’usines et la perte d’emplois, soulignant que la nation dépendait de l’exportation de biens vers les États-Unis.

Le ministre a également reconnu la nécessité de diversifier les partenaires commerciaux, car le pays ne peut plus compter uniquement sur les États-Unis.

Le Canada impose des droits de douane sur les voitures américaines

De son côté, le Canada a décidé d’imposer des droits de douane de 25 % sur certaines importations automobiles américaines, visant les véhicules qui ne respectent pas les accords commerciaux en vigueur. Ces droits de douane toucheront environ 67 000 véhicules par an, représentant un coût significatif pour l’industrie automobile américaine.

Le géant Stellantis a déjà annoncé des suspensions de production dans certaines de ses usines au Canada et au Mexique.

Le Mexique et le Vietnam réagissent

Épargné par de nouvelles taxes, le Mexique a salué la volonté de dialogue de Donald Trump, affirmant que l’absence de nouveaux droits de douane est un signe positif pour le maintien du traité de libre-échange. Cependant, le pays reste exposé aux droits de douane déjà annoncés pour l’industrie automobile.

Le Vietnam, quant à lui, a décidé de créer une « équipe de réaction rapide » pour faire face à l’augmentation des droits de douane de 46 % imposés par les États-Unis, en adoptant une approche proactive et flexible.