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Les phrases blessantes pour les personnes en fauteuil roulant

by Saliha

Les phrases blessantes pour les personnes en fauteuil roulant

Les personnes qui utilisent un fauteuil roulant sont souvent confrontées à des commentaires intrusifs, des attentions mal placées et, malheureusement, à une grande ignorance de la part du public. À l’occasion des Jeux paralympiques, deux femmes partagent leurs expériences et témoignent des phrases qu’elles souhaitent ne plus entendre.

« Vous avez du courage »

Élise : Cette phrase est particulièrement révoltante. Oui, j’ai du courage pour faire face aux défis que la politique du handicap nous impose, mais pas parce que je suis en fauteuil. C’est cela qui est difficile, pas le fait de ne pas pouvoir marcher. C’est vraiment frustrant, car on nous réduit à des héros alors que nous réclamons simplement nos droits.

Pascaline : Les gens n’oseraient jamais dire cela à une mère célibataire de trois enfants qui doit jongler entre son travail à l’usine et sa vie quotidienne. Pourquoi me le dire à moi ? Mon problème majeur, c’est l’accessibilité, et le reste se passe plutôt bien.

« Vous avez besoin d’aide ? »

Pascaline : Cette question dépend grandement du contexte. Parfois, je suis occupée, avec mes écouteurs, et les gens me stoppent alors que je n’ai pas besoin d’aide. Quand je refuse, cela choque souvent.

Élise : Je suis assaillie par cette question toutes les deux minutes. C’est approprié seulement lorsque j’ai visiblement besoin d’assistance, comme dans un lieu où je lutte pour atteindre un produit. Mais quand je fais simplement ma vie, cela devient intrusif.

« Estime-toi heureuse de… »

Pascaline : On me dit souvent que j’ai de la chance de pouvoir voter par procuration. Mais ces avantages sont souvent limités. Quant à « T’as de la chance d’avoir trouvé un mec », ce n’est pas parce qu’il a choisi d’être avec moi que cela sous-entend de la chance.

Élise : Les gens pensent généralement que je devrais être en institution plutôt que d’exister dans la société. Cela montre à quel point ils croient que notre vie est un fardeau et qu’ils nous font grâce de notre existence.

« Pourquoi t’es en fauteuil ? »

Pascaline : Les questions intrusives sont inévitables. Des inconnus s’improvisent enquêteurs sur la raison de ma situation, ma vie privée et même ma maternité sans le moindre filtre.

Élise : Souvent, c’est le « Qu’est-ce qui vous est arrivé ? » qui vient de personnes que je connais à peine. Les enfants, eux, ont tendance à s’intéresser d’une manière plus innocent et je suis toujours ravie de leur expliquer.

« Les pauvres enfants »

Pascaline : Lorsque ma fille avait 9 ans, une bibliothécaire lui a demandé si cela ne la dérangeait pas d’avoir une mère en fauteuil roulant. C’est offensant de réduire notre lien familial à ce handicap.

Élise : Pendant ma grossesse, j’ai souvent entendu des remarques douteuses sur ma capacité à être mère, notamment de médecins qui ne voyaient que le handicap de mon mari sans considérer notre réalité familiale.

Le contact sans consentement

Pascaline : J’éprouve un grand désagrément lorsque les gens me touchent sans ma permission. Je m’expose constamment à des contacts non désirés, que ce soit des courses posées sur mon fauteuil ou des gens qui s’appuient sur moi. C’est invivable.

Élise : Cela arrive tellement souvent que j’ai décidé de mettre une pancarte sur mon fauteuil qui dit : « Je ne suis pas une plante verte, ne me touchez pas sans mon consentement ». Les gens considèrent souvent mon fauteuil comme un meuble et ignorent ma présence.

Le tutoiement et l’ignorance

Pascaline : Le tutoiement est fréquent, même quand je devrais être vouée. Cela démontre une infantilisation, comme si je n’étais pas perçue comme une adulte.

Élise : Bien qu’il ne s’agisse pas de mon expérience personnelle, il est courant que l’on ne s’adresse pas à moi directement. Dans les cafés ou à la caisse, les gens demandent souvent à l’accompagnant ce que je veux, comme si je n’étais pas une personne à part entière.

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