Les pôles — Arctique et Antarctique — sont au cœur des enjeux de pôles, géopolitique, climat, Arctique, Antarctique, melting et tensions : la géographe Camille Escudé et la glaciologue Lydie Lescarmontier publient un ouvrage qui éclaire ces territoires et leurs implications pour le reste du monde.
Pôles : Arctique et Antarctique, enjeux géopolitiques et climatiques
Le livre s’intitule Les pôles en 100 questions ; il est signé par Camille Escudé et Lydie Lescarmontier (éditions Tallandier). L’ouvrage commence par rappeler à quoi ressemblent les deux régions : l’Arctique et l’Antarctique ont une superficie comparable, de l’ordre de 13 à 14 millions de kilomètres carrés, mais leur nature et leur statut politique diffèrent profondément.
L’Arctique est avant tout un océan glacial, sous lequel se trouvent des gisements de gaz et de pétrole ; il est partagé entre huit pays, dont la Russie, les États‑Unis et le Danemark (avec le Groenland, convoité on le sait par Donald Trump). À l’inverse, l’Antarctique est un continent sanctuarisé : aucun État ne peut en revendiquer la possession. Quelques pays, dont la France, exercent néanmoins des droits sur de petites zones, héritage des expéditions du XXe siècle, mais l’Antarctique est officiellement une réserve naturelle dédiée à la paix et à la science.
Présence chinoise, rivalités et fractures depuis la guerre en Ukraine
L’ouvrage consacre plusieurs chapitres à la Chine, qui ne faisait pas partie des États ayant établi la gouvernance des régions polaires au XXe siècle. La Chine aspire à devenir une puissance polaire : elle possède aujourd’hui le plus grand nombre de stations scientifiques en Antarctique et a lancé des investissements colossaux pour l’extraction de ressources naturelles dans l’océan Arctique.
La fonte des glaces intéresse la Chine pour des raisons géostratégiques et commerciales : l’ouverture de nouvelles routes maritimes rendrait ces régions plus accessibles. Cette présence suscite des tensions qui s’ajoutent à celles provoquées par la guerre en Ukraine, notamment la suspension de la coopération entre les États‑Unis et la Russie et l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN.
Les auteurs insistent sur le cumul des enjeux : rivalités pour l’accès aux ressources et aux voies de navigation, ambitions scientifiques et politiques, et multiplication des frictions entre acteurs étatiques. Le livre pose, parmi ses dernières questions, celle-ci : « Les pôles pourraient-ils un jour disparaître ? »
Sur le plan climatique, la fonte de la banquise en Arctique modifie les systèmes météorologiques : elle contribue à l’apparition de vagues de chaleur ou de froid et à l’intensification de tempêtes dans l’hémisphère nord, avec des conséquences attendues notamment en France. Par ailleurs, la fonte des calottes du Groenland et de l’Antarctique — soit la glace accumulée sur les terres — participe à l’élévation du niveau de la mer, un phénomène aux répercussions mondiales.
Au fil de ses cent questions, l’ouvrage relie ainsi des faits scientifiques et des enjeux géopolitiques, en montrant à la fois la spécificité des deux pôles et l’interdépendance de leur avenir avec celui des autres régions du globe.
Les pôles en 100 questions, Camille Escudé et Lydie Lescarmontier, éditions Tallandier.