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Le congrès national des radios libres s’est tenu à Louviers (Eure) du 6 au 8 novembre 2024, alors que leur survie était menacée par le projet de loi de finances pour 2025, qui prévoyait de couper de 35 % les crédits essentiels aux opérations de ces petites stations.
Maintien de la dotation publique
Les plus de 750 radios libres de France, représentées par le Syndicat national des radios libres (SNRL), ont organisé leur congrès annuel dans un contexte financier difficile. Près de 400 professionnels et bénévoles de radios associatives se sont réunis pour discuter de leur avenir au Hub Expos & Congrès de Louviers, commune de résidence de la radio hôte cette année, Espace Normandie.
La première journée a été consacrée au grand public, avec une conférence sur « la radio, arme de résistance : 1940-1944 » animée par Éric Lucas, délégué national à l’éducation du SNRL, suivie par une table ronde sur l’éducation aux médias. Lors de l’ouverture officielle, Emmanuel Boutterin, président du SNRL, a rappelé la mission de communication sociale de proximité de ces radios libres dont « les fréquences sont une denrée rare ». Il a souligné l’importance fondamentale de la loi qui régit leur fonctionnement : « Au début des années 1980, nous étions environ 1 400 radios libres. Nous nous sommes professionnalisés pour être aujourd’hui 770 sur l’ensemble du territoire, y compris en Outre-Mer et en ruralité. »
La force de la proximité
Les radios libres, bien que présentes et reconnues depuis plus de 50 ans, dépendent en partie d’une dotation publique, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER), récemment remise en question. Emmanuel Boutterin a noté que « le ministère de la Culture a conservé ses 300 lignes budgétaires sauf une : celle du fonds de soutien à l’expression radiophonique, qui a été amputée de 35 % de sa dotation ». Toutefois, une issue positive est survenue : « Grâce à la Confédération nationale des radios associatives (CNRA) et à l’ensemble des syndicats, nous avons convaincu la ministre, Rachida Dati, de revenir sur cette décision qui aurait pu entraîner la perte de centaines d’emplois et la disparition de plusieurs dizaines de radios. »
Une table ronde a également eu lieu sur « les médias locaux au cœur de la ruralité », dirigée par Frédéric Duché, maire des Andelys (Eure), qui a affirmé que « la force de la radio libre est sa proximité. Un outil de démocratie locale pour informer au plus près la population, souvent éloignée des médias nationaux ». Il a décrit ces radios comme indispensables, particulièrement en situation de crise, en tant que lien social au quotidien.
Débats et avenir
Le congrès a ensuite poursuivi avec des débats autour des « radios locales à l’ère numérique » et « les radios locales associatives et politique, quels équilibres ? ». Le vendredi 8 novembre, le SNRL a tenu son assemblée générale, au cours de laquelle Sylvain Delfau, directeur de Radio Laser à Rennes (Ille-et-Vilaine), a été élu nouveau président du syndicat.