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Les restrictions de soutien transforment El Fasher en forteresse
La ville d’El Fasher, au Soudan, souffre actuellement d’une isolation géographique et sécuritaire sévère en raison du blocus imposé par les forces de soutien rapide. Après plus d’un an et demi de conflits persistants, les habitants de cette ville vitalement stratégique vivent dans un état constant de peur et d’anxiété, avec des restrictions sur leurs déplacements et un accès limité aux services essentiels.
La véritable lutte pour le contrôle d’El Fasher a débuté il y a plus de sept mois. Cette ville, qui abrite environ deux millions d’habitants, est le dernier bastion de l’armée soudanaise dans la région du Darfour, et le seul endroit qui n’a pas été contrôlé par les forces de soutien rapide depuis le début du conflit au Soudan.
Des difficultés majeures
Dans ce contexte sécuritaire tendu, les forces de soutien rapide imposent un blocus strict et des restrictions sévères sur les déplacements des habitants ainsi que sur le commerce à l’intérieur et à l’extérieur de la ville. Les résidents expriment leurs craintes et leur besoin pressant d’assistance humanitaire et de services essentiels qui deviennent de plus en plus rares.
Les routes menant à El Fasher sont parsemées de barrages de sécurité, rendant les déplacements dangereux et entravant l’arrivée des secours. Les habitants réclament l’amélioration de la sécurité et l’ouverture des voies pour faciliter les échanges et atténuer leurs souffrances.
Mahmoud Saleh, un commerçant en gros dans la ville, souligne que les commerçants et les citoyens sont confrontés à d’énormes obstacles en raison du blocus. Il déclare : « Nous sommes piégés et ne pouvons plus nous déplacer librement comme avant. Nos affaires sont gravement affectées. » Les prix des produits ont flambé, rendant la vie encore plus difficile pour les familles en besoin, les jeunes étant souvent des cibles pour les restrictions de déplacement.
Conséquences économiques
La souffrance des habitants ne s’arrête pas là. Eman El Sadiq, une résidente, témoigne que des groupes armés alliés aux forces de soutien rapide « commettent des meurtres et des pillages sur plusieurs routes », notamment celle reliant les villes de Melit et El Fasher.
Le blocus a provoqué une forte hausse des prix des biens de consommation et une raréfaction des stocks. Eman rapporte que le prix d’un sac de sucre atteint 350 000 livres soudanaises (environ 134,62 dollars), tandis qu’un sac de riz coûte 140 000 livres soudanaises (environ 53,85 dollars).
Ces niveaux de prix sont considérés comme exorbitants par rapport à la monnaie nationale, et les restrictions ont conduit à une paralysie quasi totale de l’économie locale. Les mouvements commerciaux et l’activité des marchés locaux se sont quasi effondrés, empêchant les habitants de trouver des moyens de subsistance.
Documentation des abus
Malgré les conditions de sécurité difficiles, certaines organisations locales et activistes civils tentent de documenter les « violations » des droits humains par les forces de soutien rapide. Des alertes ont été diffusées sur les réseaux sociaux concernant des restrictions en ville de Melit, à 65 kilomètres au nord d’El Fasher :
- Interdiction de voyager pour les jeunes et les personnes âgées sans approbation préalable.
- Interdiction pour les commerçants de décharger ou de charger des marchandises sans un permis d’expédition.
- Interdiction de toute sortie de véhicule de transport sans l’achèvement des procédures de contrôle.
Les militants considèrent ces actions comme une « violation flagrante des droits des citoyens ». Ils affirment que ces mesures visent à restreindre la liberté de mouvement et les activités commerciales, appelant la communauté internationale à intervenir d’urgence pour mettre un terme à ces abus et protéger les droits des citoyens.
Alors que la ville subit de nouvelles vagues de bombardements et que les services de base se détériorent, Mohammed Suleiman, sociologue, note que la ville est sous le joug de restrictions sévères, entravant gravement la circulation et l’accès à certaines zones. Les familles manquent de services essentiels tels que l’eau, électricité et soins de santé, laissant les populations dans une situation précaire.