# Les Shaheda menacés d’expulsion imminente à Jérusalem
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<h2>Une lutte de longue haleine</h2>
<p>Depuis 1967, la famille Shaheda réside dans le quartier de « Batan al-Hawa » à Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa. Aujourd’hui, leurs trois maisons, abritant quinze personnes, sont menacées d’expulsion forcée au profit des colons.</p>
<p>Les autorités d’occupation, par le biais de leurs organes de colonisation, cherchent à expulser 750 Palestiniens de Batan al-Hawa, sous prétexte que les maisons étaient la propriété de Juifs avant la Nakba.</p>
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<h2>Un long combat juridique</h2>
<p>La famille Shaheda mène une bataille judiciaire depuis 2015 pour conserver son domicile, une affaire portée devant la Cour suprême où elle est confrontée à un juge de droite, selon leur avocat, Yazeed Qaawar.</p>
<p>Avec la première demande d’expulsion déposée en 2015, un verdict contre la famille a été rendu par le tribunal de paix israélien de Jérusalem en 2020. Après un appel devant le tribunal central, ce dernier a également pris une décision contre la famille en 2022, avant que le dossier ne soit transféré à la Cour suprême israélienne.</p>

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<h2>Fin du processus judiciaire</h2>
<p>M. Qaawar a précisé que tous les juges ayant examiné le cas de la famille étaient des magistrats de droite, y compris le juge de la Cour suprême qui a également ordonné leur expulsion. Le 11 avril, le juge Noam Sohlberg a donné à la famille Shaheda jusqu’au 1er juin pour quitter leur maison.</p>
<p>Un recours contre ce juge a été déposé par M. Qaawar, alléguant que le juge avait rendu sa décision sans attendre la réponse de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara. L’appel a été rejeté le 26 mai, marquant la fin du processus judiciaire pour cette affaire et rendant l’expulsion imminente dès l’expiration du délai fixé par le tribunal.</p>
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<h2>Décisions contestées</h2>
<p>En décembre 2022, le juge Uzi Vogelman de la Cour suprême avait demandé un avis juridique sur la « classification des terres et son impact sur les droits de propriété ». Bien que le juge Sohlberg ait initialement déclaré qu’il fallait attendre cet avis, il a finalement décidé d’ordonner l’expulsion de la famille sans attendre cet avis.</p>

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<h2>Un danger imminent</h2>
<p>M. Qaawar a commenté : « La famille Shaheda a été punie en raison du retard de la conseillère juridique à rendre son avis ». Il a souligné que cette menace d’expulsion pourrait s’étendre à d’autres familles du quartier, augmentant les pressions sur eux.</p>
<p>Il a également pointé l’incohérence des tribunaux israéliens, notant que, dans d’autres cas similaires, notamment à Sheikh Jarrah, les revendications des colons avaient été acceptées. Pourtant, dans le cas des Shaheda, les mêmes arguments concernant la classification des terres n’ont pas été pris en compte.</p>
<p>En effet, Batan al-Hawa fait partie de Hara al-Wusta, l’un des quartiers de Silwan, où l’organisation coloniale « Ateret Cohanim » revendique la propriété de 5,2 dunams.</p>

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<h2>Pénétration coloniale accrue</h2>
<p>La pénétration coloniale dans ce quartier a commencé en 2004 avec l’établissement de deux avant-postes, atteignant maintenant six avant-postes où résident 23 familles de colons. La prétendue possession des maisons par des Juifs yéménites avant 1948 est à l’origine des revendications actuelles, lesquelles sont appuyées par « Ateret Cohanim ».</p>
<p>Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, les agressions contre les habitants du quartier par les colons et leurs gardes, soutenus par les forces d’occupation, se sont intensifiées.</p>
<p>Ces agressions incluent la saisie de terres de familles palestiniennes sous prétexte qu’il s’agit de terrains publics convertis en propriétés privées par la force.</p>
<p>Les résidents vivent quotidiennement des harcèlements, décrivant leur existence près des colons comme étant un véritable « enfer », surtout lors des fêtes nationales et religieuses juives où le quartier se transforme en caserne militaire, les habitants étant confinés chez eux.</p>
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