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Les tensions en Syrie continuent de susciter des préoccupations à l’échelle mondiale, notamment avec l’émergence du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), désormais désigné comme une organisation terroriste par les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans un discours récent, Sir Richard Moore, le responsable du MI6, a averti que le monde n’a jamais été dans un état aussi dangereux, mentionnant la Syrie comme un point de réflexion sur le recul du terrorisme djihadiste dans le pays.
Réévaluation de la situation en Syrie
Les responsables du renseignement sont appelés à réévaluer rapidement la situation des rebelles syriens,, surtout après les succès récents de leurs offensives. HTS, qui était à l’origine une branche d’al-Qaïda, a rompu ses liens avec cette organisation en 2016. Sous la direction d’Abu Mohammed al-Jolani, le groupe a tenté de se présenter comme modéré. Dans une interview, al-Jolani a affirmé son respect pour les minorités syriennes, affirmant que « personne n’a le droit d’effacer un autre groupe ». Des rapports préliminaires d’Alep indiquent que la minorité chrétienne n’a pas été affectée par la prise de la ville par HTS.
Des experts partagés sur la gouvernance de HTS
Les experts extérieurs sont divisés quant aux intentions de gouvernance de HTS. Edmund Fitton-Brown, ancien expert en terrorisme aux Nations Unies, souligne que les opinions des spécialistes académiques divergent. Certains estiment que HTS pourrait être réformiste et respectueux de la loi, tandis que d’autres craignent un retour à des pratiques similaires à celles des talibans en Afghanistan.
Conséquences pour la sécurité internationale
Les vérités concernant la gouvernance future en Syrie restent à établir, mais elles sont pour l’heure secondaires si l’on considère la sécurité internationale. Les dirigeants du renseignement insistent sur le fait que les menaces terroristes prennent souvent du temps à se développer. Par exemple, il a fallu deux ans à l’État islamique en Afghanistan pour recommencer à planifier des attaques terroristes internationales après la prise de pouvoir des talibans.
HTS et la sécurité au Royaume-Uni
Actuellement, les responsables occidentaux n’ont pas détecté d’indications suggérant que HTS projette d’engager des activités terroristes ayant un impact direct sur la sécurité nationale du Royaume-Uni. Cela a conduit à des discussions sur la possibilité de revoir le statut d’organisation terroriste de HTS. Le ministre du Cabinet, Pat McFadden, a évoqué qu’une telle décision pourrait être prise rapidement.
Instabilité potentielle à la suite de la chute de Damas
Un souci plus pressant est la possibilité que la chute de Damas entraîne une instabilité plus large. L’État islamique, qui contrôlait des portions importantes du territoire dans l’est de la Syrie, a été considérablement réduit à de petites cellules. Les forces démocratiques syriennes (SDF) rapportent des affrontements significatifs dans des régions comme Manbij, exacerbés par des interventions militaires soutenues par la Turquie.
Implications pour les forces kurdes
La relation future entre HTS et les Kurdes de Syrie demeure incertaine. Les forces kurdes redoutent une intervention militaire turque contre elles. Les États-Unis et le Royaume-Uni montrent un intérêt à maintenir la stabilité dans le secteur kurde pour le moment, avec des actions militaires récentes contre l’État islamique.
Présence militaire américaine en Syrie
Environ 900 soldats américains sont déployés dans le nord-est de la Syrie. Bien que Donald Trump ait exprimé son intention de retirer ces troupes à la demande du président turc, la situation actuelle pourrait influencer la décision des États-Unis quant à leur maintien dans la région. La stabilité de la Syrie dépendra en grande partie de la politique occidentale à venir.