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Les tests de cétone sanguine réalisés avant les principaux repas ont permis d’identifier un plus grand nombre d’épisodes de cétose chez les femmes atteintes de diabète gestationnel, comparativement aux tests urinaires traditionnels. Cette découverte souligne l’importance d’un suivi plus complet pour mieux gérer cette complication de la grossesse.
Suivi intensif des cétones sanguines chez les femmes enceintes
Traditionnellement, les femmes diagnostiquées avec un diabète gestationnel (DG) sont invitées à mesurer leurs cétones urinaires avant le petit-déjeuner. Toutefois, comme la cétose peut survenir à divers moments de la journée, la mesure des cétones dans le sang offre une évaluation plus précise de la condition métabolique.
Une étude prospective menée en Italie a inclus 101 femmes, âgées en moyenne de 34,7 ans, diagnostiquées entre la 24e et la 28e semaine de grossesse et présentant un test urinaire négatif pour les cétones. Ces participantes ont subi des mesures sanguines des cétones avant leurs repas principaux durant les semaines 30 à 32 de gestation.
Protocole alimentaire et critères de la recherche
Les patientes ont suivi un régime de 1800 kcal par jour, réparties en trois repas principaux et trois collations. La distribution calorique était la suivante :
- Petit-déjeuner : 10 % à 15 %
- Déjeuner : 20 % à 30 %
- Dîner : 30 % à 40 %
- Trois collations : 5 % à 10 %
La cétose sanguine était définie par un taux de cétones à jeun supérieur à 0,1 mmol/L au moins 25 % du temps, et supérieur à 0,2 mmol/L avant le déjeuner et le dîner.
Résultats et corrélations significatives
Les tests sanguins ont révélé la présence de cétones chez 37,6 % des participantes avant le petit-déjeuner, 13,9 % avant le déjeuner et 11,9 % avant le dîner. Au total, 40,6 % des femmes ont présenté au moins un épisode de cétose sanguine dans la journée.
La présence de cétones à jeun a montré une corrélation forte avec leur présence avant le déjeuner (coefficient de corrélation r = 0,63 ; P < 0,0001) et avant le dîner (r = 0,55 ; P < 0,0001). Une corrélation modérée a également été observée avec les niveaux moyens de glucose une heure après le petit-déjeuner (r = 0,23 ; P = 0,02).
Une analyse en sous-groupes n’a pas révélé de différences significatives dans la positivation des cétones sanguines en fonction de l’indice de masse corporelle avant grossesse, du traitement par régime seul ou régime associé à l’insuline, de l’âge (moins de 35 ans vs 35 ans et plus) ou de l’antécédent familial de diabète de type 2.
Recommandations pour la pratique clinique
Les auteurs insistent sur l’importance de recommander une surveillance intensive des cétones sanguines chez les femmes atteintes de diabète gestationnel. Cette approche permettrait une meilleure gestion des grossesses compliquées et contribuerait à limiter les effets négatifs potentiels liés à la cétose.
Limites de l’étude
Cette étude n’a pas exploré les corrélations entre les taux de cétones et les résultats néonatals. De plus, l’impact des cétones sur le développement neuropsychologique des enfants n’a pu être évalué en raison d’une période de suivi courte.
Informations complémentaires
L’étude a été menée sous la direction de Basilio Pintaudi, du service de diabétologie de l’hôpital Niguarda Cà Granda à Milan, en Italie. Elle a été publiée en ligne le 29 avril 2025 dans la revue Hormones. Aucun financement n’a été reçu et les auteurs ont déclaré ne pas avoir de conflits d’intérêts liés à cette recherche.