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L’héritage de Deffarge et Troeller au Museum Folkwang

by Sara
France

Le Museum Folkwang accueille une exposition dédiée à l’héritage de deux figures majeures du journalisme, Marie-Claude Deffarge et Gordian Troeller. Leur parcours, marqué par un engagement profond envers les droits humains et une approche novatrice de la reportage, est mis en lumière dans cette exposition intitulée « Deffarge & Troeller. Aucune image pour rêver – Reportages et films du ‘Stern’ ».

Un partenariat inégalé

Marie-Claude Deffarge et Gordian Troeller ont formé un duo incontournable dans le monde du journalisme. Lorsque Henri Nannen, rédacteur en chef du « Stern », recruta Troeller en 1959, il dut également embaucher Deffarge, car ils travaillaient ensemble. Bien que Deffarge ait été la seule photographe du duo, son nom a souvent été réduit à une simple mention, une injustice qui perdure depuis le XIXe siècle, où les femmes étaient souvent effacées des récits littéraires et professionnels.

Une exposition riche en contenu

Cette exposition, riche en contenu, comprend environ trois cents photographies, des documents écrits et des films, offrant une plongée dans un travail journalistique s’étalant sur cinq décennies. Les visiteurs peuvent facilement passer une journée entière au museum, tant le matériel à explorer est vaste. Avec plus de cent reportages et environ quatre-vingts documentaires, Deffarge et Troeller ont parcouru près de soixante pays, tissant un réseau international et réalisant des recherches approfondies avant chaque voyage.

Des parcours singuliers

Troeller, né en 1917 en Lorraine, a été correspondant à l’étranger durant la dictature de Franco en Espagne et a aidé des réfugiés juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Deffarge, quant à elle, est née à Paris en 1924, a obtenu son baccalauréat à quinze ans et a voyagé avec une troupe de flamenco avant de se consacrer au journalisme. Ensemble, ils ont voyagé à travers l’Iran, se rapprochant de cultures et de modes de vie différents, ce qui a élargi leur vision du monde.

Un héritage journalistique

Deffarge et Troeller ont rapporté des histoires de pauvreté en Italie du Sud, d’exploitation au Brésil, ainsi que des conflits au Vietnam et en Érythrée. Ils ont également réalisé la série « Les femmes du monde » pour le « Stern » entre 1964 et 1966, et une série sur les enfants du monde, qui s’est poursuivie jusqu’en 1999. Leur travail a toujours été marqué par une volonté de donner une voix aux opprimés et de mettre en lumière des injustices.

Une exposition à ne pas manquer

Marie-Claude Deffarge est décédée en 1984, tandis que Gordian Troeller a continué à travailler avec sa compagne Ingrid Becker-Ross, qui a contribué à préserver leur héritage. La collection de photographies comprenant 4 800 tirages et environ 100 000 négatifs est maintenant au Museum Folkwang. Cette exposition, qui se déroule jusqu’au 23 février, rappelle l’importance du journalisme engagé et pose des questions pertinentes sur les inégalités économiques et écologiques toujours d’actualité.

Marie-Claude Deffarge et Gordian Troeller, autour de 1965
Marie-Claude Deffarge, reportage 'Paradis des femmes, enfer des hommes', Pérou, 1964

Cette exposition est une véritable célébration de l’héritage de Deffarge et Troeller, qui a su allier passion et professionnalisme pour faire entendre des voix souvent ignorées.

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