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George Abdallah, ancien membre de l’organisation révolutionnaire des factions armées au Liban, a quitté vendredi la prison française où il a été détenu pendant près de 41 ans. Cette libération fait suite à une décision récente de la cour d’appel de Paris autorisant sa sortie sous condition de quitter la France.
Un cortège de six véhicules, dont deux minibus, a escorté Abdallah depuis la prison de Lannemezan située dans le département des Hautes-Pyrénées, dans le sud-ouest de la France, jusqu’à l’aéroport de Tarbes. De là, il a pris un vol vers l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à Paris avant d’embarquer sur un avion à destination de Beyrouth, son retour prévu dans la matinée.
Un moment d’émotion et de soulagement
Jean-Louis Chalence, l’avocat de George Abdallah, a exprimé son émotion à l’Agence France-Presse lors du départ : « C’est une source de joie, une décharge émotionnelle et une victoire politique après toutes ces années. Sa sortie aurait dû intervenir depuis très longtemps. »
La cour d’appel de Paris avait rendu sa décision la semaine précédente, accordant la libération de l’activiste libanais pro-palestinien sous la condition expresse qu’il quitte le territoire français sans jamais y revenir.
Le lundi suivant, le parquet de Paris a annoncé avoir fait appel de cette décision devant la Cour de cassation. Cependant, cet appel, qui pourrait durer plusieurs semaines, ne suspend pas l’exécution du verdict et n’empêche donc pas le retour d’Abdallah au Liban.
Une détention jugée disproportionnée
Les juges de la cour d’appel ont estimé que la durée de sa détention était « disproportionnée » par rapport aux crimes dont il avait été reconnu coupable et à son âge avancé. Georges Abdallah, aujourd’hui âgé de 74 ans, a été condamné à perpétuité en 1987 pour son implication dans l’assassinat d’un diplomate américain et d’un diplomate israélien en 1982.
Le jugement précise également qu’Abdallah est devenu « un symbole passé du combat palestinien ». Sa faction, un groupe marxiste anti-impérialiste qu’il dirigeait, est désormais dissoute et n’a commis aucun acte de violence depuis 1984.
Vers son village natal au Liban
La famille d’Abdallah espère un accueil officiel au salon d’honneur de l’aéroport international de Beyrouth. Elle a sollicité l’autorisation des autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années sa libération en France.
Il est prévu que George Abdallah se rende ensuite à son village natal de Qoubaiyat, dans le nord du Liban, où une réception populaire et officielle lui sera organisée, comprenant un discours de sa part ou d’un membre de sa famille, selon les proches.
Un combat de plusieurs décennies
Lors d’une rencontre avec l’Agence France-Presse le jour de sa libération, Abdallah a déclaré : « Quatre décennies, c’est long, mais on ne les ressent pas quand il y a une dynamique de lutte. »
Il n’a jamais reconnu sa responsabilité dans les assassinats, qu’il considère comme des actes de « résistance contre la répression israélienne et américaine » dans le contexte de la guerre civile libanaise (1975-1990) et de l’invasion israélienne du sud-Liban en 1978.
George Abdallah était éligible à une libération conditionnelle depuis 25 ans mais douze demandes ont été rejetées jusqu’à présent.