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La législation permettant aux adultes atteints de maladies terminales sur l’île de Man de mettre fin à leurs jours entre dans ses phases finales, faisant de cette juridiction potentiellement la première des îles britanniques à légaliser l’aide à mourir.
Critères d’éligibilité
Selon le projet de loi débattu au sein du parlement manx, toute personne âgée de plus de 18 ans et ayant un pronostic de vie de 12 mois ou moins serait éligible. Cependant, un accord reste à trouver sur la réduction du critère de résidence de cinq ans à douze mois pour accéder à ce dispositif.
Les personnes sur l’île de Man qui souhaiteraient demander l’aide à mourir devraient :
- Être atteintes d’une maladie terminale et « raisonnablement attendues » de mourir dans les 12 mois
- Avoir plus de 18 ans
- Être enregistrées auprès d’un médecin généraliste de l’île de Man
- Avoir la capacité légale de prendre cette décision
- Avoir la décision vérifiée par deux médecins indépendants
Débats au sein du Tynwald
Les mesures relatives à l’aide à mourir ont suscité des débats intenses au sein du Tynwald, le parlement de l’île. La législation initiale stipulait un critère de résidence de cinq ans, tandis qu’une proposition plus récente a cherché à réduire ce délai à douze mois. Cette dernière modification risque d’être rejetée, mais plusieurs autres changements à la formulation du projet de loi devraient être approuvés.
Si toutes ces modifications sont acceptées, le projet de loi pourrait recevoir l’Assent Royal et devenir légal, avec une mise en œuvre possible d’ici 2027.
Un processus législatif long
Le Dr Alex Allinson, ancien médecin généraliste, est à l’origine de ce projet de loi et a joué un rôle clé dans son avancée au sein du processus législatif. Il espère que ce sera la dernière fois que ce sujet devra être débattu par la chambre directement élue.
« L’examen de ce projet de loi a été un processus long et minutieux, débutant en 2022, et a été correctement consulté, examiné et soumis à un processus parlementaire complet », déclare le Dr Allinson.
Comparaison avec la législation britannique
Le projet de loi sur les Adultes en Fin de Vie, introduit par la députée travailliste Kim Leadbeater, est actuellement à l’examen au Parlement de Westminster. Si adopté, il deviendrait loi en Angleterre et au Pays de Galles.
Bien qu’il partage plusieurs similarités avec la législation de l’île de Man, il a également des différences notables, notamment concernant la durée de vie restante requise : alors que l’île de Man prévoit moins de 12 mois, le projet Leadbeater adopte une approche plus conservatrice avec six mois.
Réactions des médecins
Les professionnels de santé réagissent également avec passion. Un tiers des médecins ayant répondu à une enquête de la Société Médicale de l’île de Man en 2023 ont déclaré qu’ils envisageraient de quitter l’île si la législation était adoptée.
Certains, comme le Dr Martin Rankin, craignent que la législation ne crée un « glissement » qui pourrait étendre le champ d’application des lois, avec des risques de coercition sur des personnes vulnérables.
Histoires personnelles
De nombreux militants, comme Millie Blenkinsop-French, qui a perdu son fils James à 52 ans d’un cancer, soutiennent cette législation. Elle exprime son souhait que l’aide à mourir ait été disponible pour son fils, croyant fermement que cela pourrait éviter des souffrances inutiles.
Alors que la législation de l’île de Man semble sur le point de devenir loi, le débat sur l’aide à mourir continue de faire rage à travers les îles britanniques, avec des propositions en cours d’examen à Jersey, Westminster et Holyrood.