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Les États-Unis font une exception notable dans leur politique stricte d’immigration en accueillant une communauté spécifique : les Afrikaners, descendants des colons néerlandais établis en Afrique du Sud depuis trois siècles. Cette décision, prise sous l’administration Trump, suscite des tensions diplomatiques avec Pretoria, qui exprime ses préoccupations face à cette mesure.
Un accueil exceptionnel pour les réfugiés Afrikaners
Selon le média américain NPR, 54 réfugiés Afrikaners devraient arriver aux États-Unis le 12 mai, suite à un décret signé en février par Donald Trump. Ce décret instaure une procédure d’asile accélérée pour les membres de cette communauté, que l’ex-président américain considère comme « victimes d’une discrimination raciale injuste ». Cette mesure est une réaction directe à une loi sud-africaine adoptée le 23 janvier, autorisant la saisie de terres, parfois sans indemnisation, afin de « promouvoir l’inclusivité et l’accès aux ressources naturelles ».
Cette situation intervient dans un contexte où la majorité des terres en Afrique du Sud sont toujours détenues par des familles blanches, héritage des politiques d’expropriation durant l’apartheid, régime ségrégationniste en vigueur jusqu’en 1990.
Des réactions contrastées face à une politique controversée
Donald Trump a vivement critiqué la loi sud-africaine sur son réseau social Truth Social, déclarant : « Ils leur prennent leurs terres, et ensuite ils les tuent, ainsi que leur famille. » Il a qualifié cette mesure de « confiscation raciale » ciblant les Blancs, qu’il considère plus largement comme des victimes de persécution.
Cette thèse de la discrimination envers les Sud-Africains blancs s’est répandue dans certains cercles d’extrême droite et a été reprise par Elon Musk, entrepreneur sud-africain et allié de Donald Trump. Il accuse le gouvernement sud-africain d’empêcher son entreprise Starlink d’opérer en raison de sa couleur de peau, affirmant début mars que son entreprise n’était « pas autorisée à opérer en Afrique du Sud, simplement parce qu’il n’est pas noir ».
La riposte de l’Afrique du Sud
Le ministère des Affaires étrangères sud-africain a répondu que le décret de Donald Trump « manquait d’exactitude factuelle » et ignorait « l’histoire profonde et douloureuse du colonialisme et de l’apartheid ». Les Afrikaners représentent la majorité des 7,3 % de Blancs en Afrique du Sud, un chiffre minoritaire dans la population nationale.
De son côté, la présidence sud-africaine a réfuté toute intention de confisquer des terres, démentant les accusations liées à ce sujet. Concernant les allégations d’Elon Musk, l’autorité indépendante des communications a précisé à la BBC que Starlink n’a jamais déposé de demande de licence pour opérer dans le pays.
Un accueil symbolique aux États-Unis malgré un contexte tendu
Les 54 premiers réfugiés Afrikaners sont attendus à l’aéroport de Washington Dulles, en Virginie, où l’administration Trump prévoit d’organiser une cérémonie officielle marquant leur arrivée. Ce geste contraste fortement avec la politique migratoire actuelle de cette administration.
En effet, le 8 mai, Donald Trump a saisi la Cour suprême américaine afin d’obtenir l’autorisation de révoquer le statut légal de près de 530 000 migrants originaires du Venezuela, de Cuba, du Nicaragua et d’Haïti. Sous l’administration Biden, ces ressortissants avaient obtenu un droit de résidence temporaire en raison de la situation des droits humains dans leurs pays respectifs.
Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les autorités américaines intensifient leurs efforts pour expulser les migrants sans papiers, recourant à des expulsions par avions militaires et à de nombreuses arrestations massives.