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L’échéance approche pour les entreprises concernées par la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), qui implique de nouvelles normes et obligations de reporting sur les sujets sociaux, environnementaux et de gouvernance au niveau européen.
Alors qu’auparavant, la législation laissait aux entreprises la liberté de déterminer elles-mêmes les sujets sur lesquels elles souhaitaient communiquer, la CSRD leur impose aujourd’hui de publier annuellement des informations relatives à leurs problématiques RSE. Désormais, impossible de faire d’impasse : l’entreprise doit prendre en compte à 360° son impact social, environnemental et sociétal.
Ce grand bouleversement continue de concentrer les inquiétudes, comme le montre la prise de parole récente de Mario Draghi, l’ex-président de la Banque centrale européenne, sur les « contraintes » représentées par la CSRD pour la compétitivité européenne.
L’importance de l’échéance
Mais n’est-ce pas là le lot de toutes les grandes échéances de dresser un mur de difficultés qui paraît insurmontable ? Paris 2024 par son spectacle splendide a montré qu’il était possible de tenir les délais tout en relevant un défi de taille – celui de l’inclusivité lors d’un événement d’envergure mondiale.
En ce qui concerne l’entreprise et la durabilité, les grands rendez-vous que l’on connaît n’ont plus vraiment d’effet accélérateur ; la COP29 prévue en novembre est déjà sous le feu des critiques. A contrario, une réglementation comme la CSRD peut s’imposer comme un cap à franchir vers une société plus transparente et collaborative.
La nécessité de jouer collectif
Il est nécessaire d’appréhender collectivement cette étape qu’est la mise en place de la CSRD. À l’entreprise de déployer la créativité nécessaire à l’évolution de son business model. C’est en estimant et projetant le coût de sa transformation grâce à des indicateurs fiables, qu’elle sera capable de développer l’ingénierie financière nécessaire à sa transition.
En d’autres termes : répondre à la question « combien me coûtera mon changement de modèle ?» m’amène à me demander « comment vais-je pouvoir investir ou capter des financements pour générer du profit pendant et après ma transformation ? ».
Aux banques de financer et soutenir les projets à impacts positifs, en garantissant une traçabilité et une transparence des flux de financement. Eux-mêmes soumis à différentes législations (SFRD, CSRD), les organismes financiers ont tout intérêt à encourager les investissements des entreprises dans leur transformation durable.
A l’État et aux politiques de soutenir cette dynamique de transition. Les dispositifs de soutien aux entreprises et les sources de financement doivent pouvoir se multiplier. Les moyens donnés et leur juste répartition sont les fondements nécessaires pour bâtir « un mur d’investissements verts » profitable à tous (Pisani et Mahfouz, 2023).
Enfin, la société civile ne sera pas sans outil pour accompagner cette transformation. Publiés sur les sites internet des entreprises, les reportings extra-financiers constitueront une ressource précieuse pour qui souhaite créer des outils de notation des marques à destination des consommateurs ou bien recueillir des éléments de preuve pour la justice sociale et climatique. Mieux informés, les citoyens pèseront davantage dans la balance.
Penser le monde d’après
Une fois le cap passé, le chantier reste immense. Se diriger vers une société plus durable – comme plus inclusive – demande une certaine endurance.
Si les Jeux Paralympiques ont été un moment décisif pour visibiliser les personnes en situation de handicap, de nombreux efforts restent à faire pour garantir une société véritablement inclusive.
Pour ces derniers Jeux, comme pour la CSRD : la ligne d’arrivée ne serait-elle donc pas plutôt la ligne de départ ?