La désignation par Téhéran de la Marine royale canadienne comme une « organisation terroriste » survient après des années de tensions entre Ottawa et Téhéran. Le Canada avait inscrit les Gardiens de la Révolution sur la liste des entités « terroristes » en 2024, décision présentée comme une réponse à des atteintes aux droits de l’homme et à la déstabilisation de l’ordre international. Ottawa a aussi soutenu des actions juridiques contre l’Iran devant la Cour internationale de justice au sujet du vol PS752, qui a coûté la vie à 176 personnes, dont de nombreux Canadiens. Depuis la mort de Mahsa Amini en 2022, les sanctions canadiennes se sont accrues et Ottawa a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran en 2012.
En réponse à Ottawa, Téhéran désigne la Marine royale canadienne comme « organisation terroriste »
Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que cette mesure, prise en juin 2024, était « contraire aux principes fondamentaux du droit international ». « Dans le cadre de la réciprocité », l’Iran « déclare la Marine royale canadienne organisation terroriste », a ajouté Téhéran, sans préciser clairement quelles seraient les conséquences pour la marine.

Contexte et implications pour les relations Canada-Iran
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays. Le Canada, comme plusieurs autres pays, poursuit l’Iran devant la Cour internationale de justice pour que Téhéran soit tenu légalement responsable d’avoir abattu le vol PS752 le 8 janvier 2020, provoquant la mort de 176 personnes, dont des Iraniens et des Canadiens. Le drame avait été dénoncé par les autorités iraniennes au moment des faits. Depuis le mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini en 2022, Ottawa a imposé des séries de sanctions contre des responsables iraniens accusés d’être complices des autorités. Le Canada a notamment banni 10 000 responsables iraniens et a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran en 2012.