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Face aux tensions commerciales provoquées par l’instauration de nouveaux tarifs douaniers par l’administration Trump, la Suisse adopte une stratégie de négociation subtile et pragmatique, privilégiant le dialogue direct et l’implication active de ses entreprises à l’international.
Une trêve de 90 jours pour apaiser les tensions
Depuis le 3 avril, durant une période de trêve de 90 jours instaurée pour négocier les droits de douane, la Confédération helvétique choisit une posture mesurée, loin de toute escalade. Alors que certains pays optent pour des ripostes immédiates et réciproques, la Suisse préfère adopter une démarche plus libérale en sollicitant les firmes helvétiques afin qu’elles proposent elles-mêmes des solutions adaptées.
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter dialogue directement avec les dirigeants, tandis qu’en coulisses, Helene Budliger Artieda, directrice du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), intervient auprès des chefs d’entreprises pour renforcer cette approche collaborative.
Les exportations et les investissements au cœur de la stratégie
La Suisse ne privilégie pas les mesures de représailles, jugées peu efficaces, notamment parce que les exportations américaines ne représentent qu’environ un dixième de son produit intérieur brut. À la place, le pays mise sur ses grandes entreprises implantées sur le sol américain pour maintenir et renforcer ses liens économiques.
Les géants pharmaceutiques Novartis et Roche sont en première ligne, annonçant d’importants investissements aux États-Unis. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans l’objectif de Donald Trump, qui souhaite encourager la relocalisation industrielle et la création d’emplois sur le territoire américain.
Parallèlement, la Confédération a dévoilé un plan d’investissement pouvant atteindre près de 140 milliards d’euros (soit environ 150 milliards de francs suisses) sur une période de quatre ans, destiné à soutenir cette dynamique.
Helene Budliger Artieda : le visage du lobbying suisse
Au centre de cette stratégie se trouve Helene Budliger Artieda, surnommée « superwoman » de l’administration par le journal Neue Zürcher Zeitung (NZZ). En tant que directrice du Seco, elle combine habilement la diplomatie et le soutien ciblé aux entreprises pour défendre les intérêts suisses dans ce contexte délicat.
Son approche repose sur le lobbying direct, qui s’impose comme une composante essentielle du processus de négociation internationale, en créant un pont entre les autorités suisses et les acteurs économiques.