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La controverse autour de la loi Duplomb, qui autorise sous conditions la réintroduction d’un pesticide interdit en France depuis 2018, continue de susciter un vif débat en France. Alors que la pétition opposée à ce texte a franchi la barre des deux millions de signatures, un collectif de scientifiques, de médecins et d’associations de patients demande au Conseil constitutionnel de rejeter cette loi, la qualifiant de « dangereuse pour la santé » et incompatible avec le principe de précaution inscrit dans la Constitution.
Une mobilisation citoyenne et scientifique massive
La pétition, initiée par divers acteurs engagés pour la santé publique, reflète une préoccupation croissante face aux risques liés à l’utilisation de pesticides. Cette initiative a rapidement gagné en audience, témoignant d’un fort mécontentement face à une législation perçue comme favorisant des intérêts économiques au détriment de la santé des populations et de l’environnement. Les signataires, comprenant notamment la société civile, des associations de patients et plusieurs experts en santé publique, réclament une nouvelle lecture de la loi à la lumière des données scientifiques.
Les risques pour la santé mis en avant par la science
Selon une tribune publiée par Le Monde, une équipe de scientifiques et de représentants d’organismes de santé souligne que la loi a été élaborée « en ignorant ce que les professionnels de la santé et les scientifiques connaissent des effets de ces produits » chimiques. En 2021, l’Inserm a analysé plus de 5 000 articles scientifiques, établissant une forte présomption de lien entre exposition aux pesticides et diverses pathologies graves telles que certains cancers, troubles neurodégénératifs, maladies pulmonaires ou endocriniennes. Ces données alarmantes sont évoquées pour justifier la nécessité d’un principe de précaution renforcé.
Une représentation limitée lors du débat législatif
Les critiques relèvent également un déficit de représentativité lors des auditions au Sénat. Aucun expert en toxicologie, en épidémiologie ou en santé n’a été invité à témoigner, alors que ces professionnels alertent depuis longtemps sur les risques liés à l’utilisation de pesticides. Cette absence est considérée comme une erreur majeure, qui remet en question la légitimité scientifique du processus législatif. Les signataires dénoncent une démarche qui privilégie certains intérêts économiques, notamment ceux de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), plutôt que la protection de la santé publique et de l’environnement.
Appel au rejet de la loi par le Conseil constitutionnel
Alors que la décision du Conseil constitutionnel sur le sujet doit être rendue en août prochain, la tribune insiste sur le fait que le texte doit être considéré comme incompatible avec le principe de précaution. Les signataires appellent donc les Sages à rejeter la loi pour protéger les générations futures et garantir la sécurité sanitaire. Selon eux, la loi Duplomb repose sur une « construction qui ne passe pas » auprès de la majorité des citoyens et des experts, en raison de ses risques avérés pour la santé et la biodiversité.