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Une forte mobilisation citoyenne s’est organisée autour de la loi Duplomb, une mesure controversée qui réautorise l’usage d’un pesticide interdit en France. À peine quelques jours après son adoption, une pétition lancée par l’étudiante Eléonore Pattery a dépassé les 240 000 signatures, témoignant d’un rejet massif de cette loi.
Une loi source de controverse et de mobilisation citoyenne
Promulguée le 8 juillet, la loi Duplomb a provoqué un vif débat en France en raison de sa mesure phare : la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, un néonicotinoïde connu pour ses effets dévastateurs sur les abeilles. Bien qu’autorisé en Europe jusqu’en 2033, ce pesticide reste interdit en France, en raison de ses risques pour la biodiversité et la santé humaine.
Eléonore Pattery, étudiante en master et ambassadrice de la cause environnementale, a lancé une pétition le 10 juillet pour demander son abrogation immédiate. La jeune activiste qualifie la loi d’« aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire » et insiste sur la nécessité d’une révision démocratique. La pétition a rapidement rencontré un large écho, notamment relayé par des figures publiques et plusieurs députés de gauche, avec déjà plus de 240 000 signatures en moins de deux semaines.
Une mobilisation record et une procédure toujours en suspens
Pour qu’une quelconque révision de la loi soit envisagée, la pétition doit atteindre au moins 500 000 signatures. Si cet objectif est atteint, elle pourra faire l’objet d’un débat en séance publique à l’Assemblée nationale. Jusqu’à présent, aucune pétition en France n’a été débattue en séance dans l’histoire de la Ve République, ce qui laisse peu de chances à la loi de faire marche arrière.
Ce mouvement de contestation reflète une opposition forte à la réintroduction d’un pesticide considéré comme dangereux par plusieurs acteurs, notamment les apiculteurs et certains experts de la santé environnementale. Ces derniers alertent sur les effets nocifs du pesticide sur les abeilles, essentielles à la pollinisation, ainsi que sur ses risques possibles pour la santé humaine, bien qu’études et preuves restent encore à confirmer entièrement.
Une procédure législative contestée
Le parcours législatif de la loi a été fortement critiqué. Elle a été adoptée dans un contexte rapide, sans débat approfondi, avec des députés de gauche relevant un vice de procédure. Certains déposent également un recours auprès du Conseil constitutionnel pour tenter d’empêcher sa promulgation, dénonçant un processus parlementaire expéditif et opaque.