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Lors du sommet à Bruxelles dans la nuit du 18 au 19 décembre 2025, les dirigeants des 27 États membres ont trouvé un accord sur le financement de Kiev pour les deux prochaines années. Ils ont opté pour un emprunt commun de 90 milliards d’euros, garanti par le budget de l’Union européenne et sans recours immédiat aux avoirs russes gelés, malgré des heures de discussions et des pressions divergentes. L’Ukraine bénéficie d’une garantie financière pour les années à venir et les combats se poursuivent tandis que les négociations se nouent parallèlement. Le point central demeure la capacité de Kiev à financer son effort de guerre face à l’offensive russe et la volonté de l’UE de soutenir la résilience du pays.
À Bruxelles, accord sur un prêt de 90 milliards pour Kiev sans recours aux avoirs russes gelés
Le prêt est « à taux zéro » et sera financé par le budget de l’UE. Kiev n’aura à rembourser ce montant que si la Russie accepte de payer des réparations, selon les informations des responsables présents. Les besoins de financement de Kiev ont été estimés à 137 milliards d’euros, et l’UE s’est engagée à en prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d’euros, le reste devant être assuré par d’autres alliés comme la Norvège ou le Canada.
« C’est un message décisif pour mettre fin à la guerre, car (Vladimir) Poutine ne fera des concessions que lorsqu’il comprendra que sa guerre ne lui rapportera rien », a assuré le chancelier allemand Friedrich Merz à l’issue de cet accord arraché au milieu de la nuit à Bruxelles.
« Il s’agit d’un soutien important qui renforce véritablement notre résilience », a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était déplacé à Bruxelles pour mieux marteler son message, en remerciant les dirigeants européens. « Il est important que les actifs russes restent immobilisés et que l’Ukraine ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir », a-t-il écrit sur X.
« Après de longues discussions », il est clair que le recours aux avoirs russes « nécessite davantage de travail », avait reconnu dans la nuit de jeudi à vendredi un responsable européen, sous couvert d’anonymat. L’accord a été trouvé à 27 mais l’opération ne se fera qu’à 24, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque – trois pays réticents à soutenir financièrement l’Ukraine – en étant exemptés.
Des chiffres et des responsabilités qui alimentent les débats
Les chiffres consolidés montrent que les besoins de financement de Kiev ont été estimés à 137 milliards d’euros, et que l’UE s’engage à prendre en charge les deux tiers via un prêt à taux zéro. Le reste doit être assuré par d’autres alliés comme la Norvège ou le Canada. L’accord a été rendu possible, mais l’opération ne concernera que 24 États membres sur 27, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque étant exemptés.
« Garantir 90 milliards d’euros à un autre pays pour les deux prochaines années, je ne crois pas que cela se soit jamais vu dans notre histoire », a jugé la Première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE jusqu’à la fin de l’année.
« Maintenant, il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine », a ajouté le président français Emmanuel Macron.
« Nous nous sommes engagés, nous avons tenu promesse », s’est félicité le président du Conseil européen Antonio Costa, qui a mené les travaux de ce sommet.
Le rôle des pays et les garanties internes ont été sources de tensions, notamment autour de la Belgique, où se trouvent la majorité des avoirs gelés. Des responsables européens ont rappelé que négocier ce type de mécanisme exigeait des garanties et une unité au sein du bloc.
Réactions et perspectives
Les dirigeants ont souligné que le plan retenu — un prêt financé par le budget de l’UE et non l’utilisation directe des avoirs russes gelés — est perçu comme une avancée majeure, offrant une visibilité à Kyiv malgré l’incertitude sur le règlement des réparations. Zelensky a remercié les Européens pour leur soutien à la « résilience » de l’Ukraine, tout en restant vigilant sur les conditions et les garanties à venir.