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Le 18 novembre 2025, Emmanuel Macron a présidé une réunion d’urgence à l’Élysée sur le narcotrafic, afin de durcir l’action publique face à l’ampleur du phénomène et des violences qu’il provoque dans des villes comme Marseille et Grenoble. «Acheter de la cocaïne», c’est «être complice», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin, appelant à une approche totalement intégrée allant du local à l’international. Le gouvernement prépare un plan renforcé visant les trafiquants et les consommateurs, et prévoit d’accélérer le déploiement d’outils judiciaires et policiers pour lutter contre le narcotrafic.

À Marseille et Berlin: Macron appelle une approche intégrée du narcotrafic
Après l’assassinat du frère d’un militant écologiste à Marseille, Emmanuel Macron a réaffirmé que l’action contre le narcotrafic doit s’inspirer de la lutte contre le terrorisme, avec une coordination renforcée entre le local et l’international. «Ce qui a été fait», «et même réussi, dans la lutte contre le terrorisme», «nous devons le faire» sur le narcotrafic, a affirmé le président lors d’une conférence de presse à Berlin.
Le chef de l’État a annoncé l’envoi d’une équipe ministérielle et la visite prochaine à Marseille pour impulser cette dynamique, et il a souligné que «tout sera fait pour que la justice soit rendue», en référence à la réponse judiciaire attendue. Le gouvernement entend aussi accélérer l’installation du parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) à compter du 1er janvier, sur le modèle du parquet national antiterroriste et du parquet national financier.
La combinatoire des acteurs et des outils devait être complétée par des mesures concrètes: la création de quartiers de haute sécurité dans des prisons, des outils supplémentaires pour les enquêteurs et des décrets prévus sur le statut des informateurs et le régime des repentis, comme l’a souligné la rapporteure Muriel Jourda. A quatre mois des municipales, ce sujet s’impose comme une priorité dans les campagnes locales et nationales.
Mesures envisagées et déploiement du PNACO
La stratégie du gouvernement prévoit l’installation du parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) dès le 1er janvier, afin de disposer d’une structure dédiée comme pour l’antiterrorisme et le parquet national financier. La loi promulguée en juin comprend aussi des mesures répressives, des outils pour les enquêteurs, et la création de quartiers de haute sécurité dans des prisons.
La députée Muriel Jourda, rapporteure LR, indique que les décrets d’application attendus portent notamment sur le «statut des informateurs et le régime des repentis». Le gouvernement insiste sur le «décloisonnement entre le national et le local» et sur les coopérations internationales pour contrecarrer les commanditaires qui «continuent de donner des ordres».
Dans le contexte des municipales à venir, l’administration cherche à démontrer sa capacité à passer des «effets d’annonce» à des moyens concrets, comme l’ont redit des représentants du gouvernement et des avocats des familles touchées.
Réactions et imbrication locale
Les obsèques de Mehdi Kessaci à Marseille ont été l’occasion de manifester l’émotion et de mettre en lumière les dangers du narcobanditisme, avec l’avocat Me Mathieu Croizet rappelant que «Les grands effets d’annonce, c’est bien, les moyens concrets, c’est mieux» et qu’il manque encore 30 magistrats dans la juridiction de Marseille.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a échangé par téléphone avec Amine Kessaci, frère du militant écologiste assassiné, selon une source proche du dossier, et les faits criminels liés au narcotrafic se multiplient. A Grenoble, un adolescent a été blessé dans la nuit de samedi à dimanche par trois balles près d’un point de deal; les agresseurs sont en fuite, illustrant la persistance du risque local.
En parallèle, le gouvernement rappelle qu’il prévoit l’installation du Pnaco et la poursuite de la loi promulguée en juin, afin d’accroître les outils répressifs et les mécanismes de placement à l’isolement des trafiquants les plus dangereux. Muriel Jourda et les autres acteurs attendent les décrets d’application et les mesures concrètes pour la mise en oeuvre du dispositif à l’échelle locale et nationale.