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Robert Ménard, maire de Béziers, a multiplié les interventions médiatiques après son échange avec Emmanuel Macron lors d’un débat diffusé sur TF1. Il a dressé le portrait d’un président « à l’écoute », mais décrit comme « las », « fatigué » et « pas combatif » face aux défis actuels.
Un président à l’écoute mais fatigué selon Robert Ménard
Au lendemain du débat sur TF1, Robert Ménard a évoqué auprès de plusieurs médias, dont RMC et France Inter, sa perception d’Emmanuel Macron. L’ancien journaliste devenu homme politique souligne la maîtrise et la structuration des réponses du chef de l’État, qualifiant sa connaissance des dossiers de « bluffante ». Cependant, il insiste sur un certain épuisement du président, le trouvant « las » et « pas combatif » dans sa manière d’aborder les sujets.
« De façon générale, il est structuré, capable de répondre sur tout », confie Ménard, « mais il semble fatigué, comme s’il avait perdu de l’énergie à défendre ses idées ». Cette analyse contraste avec la posture souvent combative attendue dans le contexte politique actuel.
La sécurité au cœur des débats : une surprise pour Ménard
Le maire de Béziers a été particulièrement « étonné » de constater qu’Emmanuel Macron partageait globalement son point de vue sur les questions de sécurité, un domaine dans lequel Ménard est engagé depuis plusieurs années. Il a notamment insisté sur la nécessité d’attribuer davantage de prérogatives aux policiers municipaux, une revendication qu’il porte depuis huit ans.
Le président de la République n’a pas exclu cette piste, tout en précisant qu’elle devait s’inscrire « sous l’autorité du procureur de la République ». Un compromis accueilli avec satisfaction par le maire : « Il était temps ! », déclare-t-il sur France Inter. « Cela fait huit ans que je demande cela avec d’autres maires. »
Un débat marqué par des enjeux personnels et politiques
Robert Ménard a également partagé un épisode personnel évoqué lors du débat : le risque pénal encouru pour avoir refusé de célébrer un mariage impliquant un Algérien sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il fait face à cinq ans de prison, l’inéligibilité, ainsi qu’à une amende de 70 000 euros. Emmanuel Macron aurait indiqué son intention de transmettre une proposition de loi à l’Assemblée nationale, à laquelle Ménard attend une concrétisation.
« Ce que j’ai fait est reconnu comme normal par beaucoup », précise-t-il, soulignant un décalage entre la réalité vécue par certains élus locaux et les réponses politiques nationales.
Un président déconnecté de la réalité selon Ménard
Au-delà des questions de sécurité, Robert Ménard critique la perception qu’a Emmanuel Macron de la vie quotidienne des Français. « Il a perdu pied par rapport à ce que les gens vivent », affirme-t-il. « Il ne sait pas ce qu’il se passe dans le pays… On a l’impression qu’il découvre aujourd’hui un certain nombre de choses. »
Malgré ses réserves, Ménard dit ne pas nourrir d’hostilité personnelle envers le président. « Je ne lui fais pas de procès d’intention. Je ne crois pas avoir été agressif avec lui. Je ne suis pas son ennemi, même si je n’ai jamais voté pour lui. »
Il reconnaît la séduction que peut exercer la posture de Macron, notamment parce qu’il rejette la « politique politicienne ». « Il est jeune, c’est plutôt séduisant. Et huit ans après, tu te dis ‘pfouh…’ », conclut-il avec une pointe de désillusion.
© Jérôme Diesnis