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Emmanuel Macron propose Stéphane Séjourné comme commissaire européen
À peine trois heures après l’annonce de la démission de Thierry Breton de la Commission européenne ce lundi, l’Élysée a révélé qu’Emmanuel Macron envisagerait de proposer un autre nom à Bruxelles : celui de Stéphane Séjourné. Ce dernier pourrait ainsi remplacer le ministre démissionnaire des Affaires étrangères au poste de commissaire européen au Marché intérieur. Cependant, cette nomination suscite déjà des critiques tant du côté de la gauche que du Rassemblement national (RN).
Un choix controversé
La présidence a précisé que le futur rôle de Stéphane Séjourné sera « axé sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne ». De plus, il a également été rappelé que Séjourné a été « président du groupe Renew (centristes et libéraux) au Parlement européen durant la précédente législature et répond à tous les critères nécessaires. Son engagement envers l’Europe facilitera la mise en œuvre de cet agenda de souveraineté ».
Suite à la démission inattendue de Thierry Breton, l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint a encouragé Emmanuel Macron à « nommer une femme pour assurer la parité au sein de la Commission ». De son côté, Matignon a confirmé avoir collaboré étroitement avec l’Élysée sur le choix de Stéphane Séjourné.
La démission surprise de Thierry Breton
Dans une lettre publiée sur le réseau social X, Thierry Breton a officiellement annoncé : « Je démissionne de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat ». Bien qu’étant le candidat d’Emmanuel Macron, il a mentionné que la cheffe de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, lui avait demandé de retirer son nom dans le cadre de la formation de son nouveau gouvernement pour un mandat de cinq ans.
Cette démission brutale du commissaire français de 69 ans a plongé le milieu bruxellois dans la surprise, alors que les désignations des nouveaux commissaires étaient anticipées pour mardi.
Réaction du président français
Emmanuel Macron a remercié Thierry Breton, le qualifiant de « remarquable Commissaire européen », qui a « joué un rôle clé dans la promotion d’une politique de souveraineté européenne, en particulier dans les domaines du numérique, du soutien à l’industrie de défense, et pour renforcer la résilience du marché unique durant la crise du Covid ». Il a également souligné que, depuis la Présidence française du Conseil de l’UE en 2022, il a toujours soutenu l’idée pour la France d’obtenir un portefeuille crucial de commissaire, centré sur des préoccupations de souveraineté.
Ursula von der Leyen a accepté la démission de Thierry Breton tout en le remerciant pour ses cinq années de services, mais a refusé de faire d’autres commentaires sur la situation.
Critiques du choix de Stéphane Séjourné
La décision d’Emmanuel Macron de proposer Stéphane Séjourné a été très critiquée par la gauche et l’extrême droite. L’eurodéputée insoumise Manon Aubry a dénoncé sur X le fait que « Macron envoie son clone à la Commission sans consulter personne et au mépris du vote des Français ». Elle a également critiqué le manque de parité, soulignant que le choix d’un homme s’inscrit dans un « vieux monde ».
Le député de Génération.s, Benjamin Lucas, a aussi réagi en affirmant que « perdre les élections ne signifie pas abandonner des postes importants ». Le sénateur communiste Ian Brossat a partagé son sentiment que notre démocratie ressemble à un jeu de chaises musicales entre les perdants, méprisant ainsi la souveraineté populaire.
Réponse de l’extrême droite
Les réactions ont aussi afflué du côté de l’extrême droite, où Thierry Mariani, eurodéputé du Rassemblement national, a critiqué « l’art de recaser les petits marquis déchus de la Macronie ». Pendant ce temps, le député RN Laurent Jacobelli a évoqué « la République des copains » concernant ce choix.
Enfin, la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, a exprimé son soutien à Stéphane Séjourné, louant ses « convictions » et ses « talents de négociateur au service des Européens ». Elle a assuré qu’il bénéficiait de toute sa confiance en tant que futur commissaire européen.