Table of Contents
Depuis 2017, environ 2 400 personnes exposées au risque d’apatridie ont pu obtenir la nationalité malienne, selon la Commission des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Cette avancée majeure fait suite à l’adoption par le Mali d’une loi historique visant à protéger les droits des personnes apatrides.
Un cadre légal inédit pour les personnes apatrides
Le Mali a récemment adopté une législation pionnière composée de 28 articles qui définissent précisément le statut de personne apatride et encadrent leurs droits et devoirs. Cette loi, qui s’appuie sur les conventions internationales de 1954 et 1961 auxquelles le pays a adhéré en 2016, propose des solutions durables pour les migrants apatrides ainsi que pour les personnes nées sur le territoire malien.
Elle garantit aux apatrides des droits égaux à ceux des citoyens maliens, notamment dans les domaines suivants :
- Soins de santé
- Éducation
- Emploi
- Accès au logement
- Accès à la justice
En outre, la loi protège ces personnes contre les sanctions liées à l’absence de documents légaux, interdit leur expulsion et leur ouvre un parcours vers l’obtention ou la confirmation de la nationalité malienne.
Un défi majeur pour les populations vulnérables
Le HCR souligne que le Mali compte un grand nombre d’habitants non enregistrés, de membres de communautés nomades, ainsi que des réfugiés établis de longue date et des populations rurales des zones frontalières. Tous se trouvent dans une situation précaire face au risque d’apatridie ou à un manque d’identification claire de leur nationalité.
Ces groupes rencontrent souvent des obstacles importants pour accéder à l’état civil et prouver leur nationalité. Cette situation rend la protection des droits des personnes apatrides d’autant plus cruciale.
Un message fort de l’ONU et un engagement renouvelé
George Patrick Menzie, représentant intérimaire du HCR au Mali, a salué cette loi comme un progrès essentiel pour la défense des droits humains dans le pays. Il a souligné qu’elle démontre l’engagement clair des autorités maliennes à éradiquer l’apatridie.
Il a également qualifié le texte de « lueur d’espoir » pour des milliers de personnes vulnérables et exprimé sa fierté quant à la collaboration entre le HCR et le gouvernement malien. Cette coopération vise à garantir que toute personne jouisse pleinement de son droit à la nationalité.
Perspectives et défis à venir
Malgré ces avancées notables, plusieurs défis persistent pour assurer la pérennité des efforts contre l’apatridie au Mali. Parmi les obstacles identifiés :
- Manque de données précises sur la population apatrides
- Niveau insuffisant de sensibilisation au sein des communautés
- Contraintes logistiques dans les zones isolées
- Ressources financières limitées
Des campagnes de sensibilisation et des partenariats renforcés ont toutefois permis d’améliorer l’accès à l’identification légale, notamment grâce à la remise de plus de 30 000 actes de naissance et autres documents civils durant la même période.