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Le gouvernement malien a annoncé l’imposition de frais de garantie visa pour les citoyens des États-Unis, mesurant à peu près identique à la mesure adoptée récemment par Washington à l’encontre des voyageurs maliens. Cette décision, présentée comme une réponse réciproque, intervient après que les États-Unis ont instauré des cautions élevées pour certains visas touristiques et d’affaires à l’égard des ressortissants maliens.
Mesure de réciprocité annoncée par Bamako
Le ministère des Affaires étrangères à Bamako a publié dimanche une déclaration annonçant l’application de mesures financières similaires à celles imposées par les États-Unis. Selon Bamako, le nouveau régime s’appuie sur le principe de réciprocité en matière de relations consulaires et de visas.
La décision vise spécifiquement les titulaires de passeports américains qui souhaiteraient se rendre au Mali. Le gouvernement malien a souligné son attachement à la coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière, tout en affirmant vouloir préserver le respect de la loi et de la dignité humaine.
Détails de la mesure américaine et réponse malienne
Les États-Unis ont, à partir du 23 octobre, exigé des cautions comprises entre 5 000 et 10 000 dollars pour certains demandeurs maliens de visas tourisme ou affaires, dans le cadre d’un programme pilote d’un an. Ces sommes doivent être versées à l’avance via un portail du Trésor américain et sont remboursées si le visiteur quitte le territoire dans les délais autorisés.
En cas de dépassement de séjour ou de dépôt d’une demande d’asile, la caution peut être confisquée. Les montants sont fixés au cas par cas par les agents consulaires en fonction de la situation individuelle des demandeurs.
Pour la déclaration officielle du ministère malien : https://x.com/MaliMaeci/status/1977306811448344967
Contexte invoqué par Washington
Le département d’État américain justifie le programme pilote par des préoccupations de sécurité nationale et des données sur les dépassements de séjour. Selon des documents publiés, plus de 300 000 titulaires de visas tourisme et affaires auraient excédé la durée autorisée en 2023.
Texte officiel relatif au programme : https://www.federalregister.gov/documents/2025/08/05/2025-14826/visas-visa-bond-pilot-program
Pays africains concernés et portée du dispositif
Le Mali fait partie d’un groupe de sept pays africains ajoutés au dispositif dans le cadre du pilote. D’autres États ont été visés avant ou après le Mali, selon les annonces américaines.
- Pays ajoutés récemment : Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Tanzanie.
- Pays ajoutés précédemment : Gambie, Malawi, Zambie.
Le programme vise, d’après Washington, les pays affichant des taux élevés de dépassements de séjour par les titulaires de visas.
Réactions et critiques
Des voix critiques estiment que ces frais, cumulés au coût standard des visas (185 dollars), risquent de décourager les voyages légitimes et de nuire au secteur touristique américain, notamment à l’approche d’événements internationaux majeurs tels que la Coupe du Monde de la FIFA 2026.
Le Mali a indiqué rechercher des relations de coopération « fructueuses » mais a jugé nécessaire d’appliquer une mesure symétrique pour protéger l’égalité de traitement entre ses ressortissants et ceux des États-Unis.
Tensions diplomatiques et usage des restrictions migratoires
Ces mesures s’inscrivent dans un contexte de tensions accrues, où l’administration américaine a utilisé des restrictions de visa pour obtenir des avancées en matière d’application des lois sur l’immigration et de coopération aux rapatriements.
Plusieurs pays africains ont été poussés à accepter des expulsés en échange d’incitations financières ou politiques, tandis que d’autres ont subi des sanctions consulaires pour leur refus. Des cas récents montrent la suspension temporaire de services consulaires ou la modification des règles de délivrance de visas suite à des différends sur les rapatriements.
- Suspension des services visa pour certains États ayant refusé d’accueillir des expulsés.
- Accords ponctuels d’accueil en échange de financements ou d’autres arrangements bilatéraux.
Implications pour les voyageurs et la diplomatie
La mise en place de cautions pécuniaires complexifie les démarches pour les voyageurs concernés et pourrait modifier les flux touristiques et d’affaires entre les pays impliqués. Elle pose aussi la question de l’efficacité de mesures punitives sur des enjeux migratoires structurels.
Pour les citoyens et entreprises, la nouvelle donne impose une vigilance accrue lors de la préparation de déplacements internationaux et invite à suivre les communiqués consulaires officiels pour connaître les modalités précises d’application.