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Samedi, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant les installations de l’entreprise américaine Stablex à Blainville, malgré une pluie battante. Ils ont exprimé leur opposition au projet d’agrandissement de l’usine, qui gère les résidus industriels sur un terrain à forte valeur écologique.
Un rassemblement déterminé
Avec parapluies et pancartes en main, les manifestants ont dénoncé le risque de perdre des tourbières et des milieux humides. « De perdre des tourbières, des milieux humides, en une seule nuit, voter dans le dos de tout le monde, pour moi, c’est inacceptable », a affirmé une manifestante. Un autre protestataire a ajouté : « C’est impensable, on est vraiment devenu la poubelle des États-Unis. »
Appel à l’action de la mairesse
Le rassemblement s’est ensuite dirigé vers l’hôtel de ville de Blainville. La mairesse, Liza Poulin, entourée de députées des partis d’opposition, a interpellé le gouvernement caquiste. « Je pense que ce serait courageux que le gouvernement Legault revienne sur sa décision et prenne une autre orientation avec le projet de loi 93 », a-t-elle déclaré, tout en contestant la loi adoptée sous bâillon par Québec pour forcer la ville à céder son terrain à Stablex pour 17 millions d’euros.
Les préoccupations des citoyens
Le directeur de l’entreprise, Michel Perron, a déclaré qu’il tenait compte des préoccupations des citoyens. « Nous ne sommes pas insensibles à la demande ou à la présence citoyenne. En 2015, nous avons commencé à faire des consultations publiques et avons reçu des dizaines de recommandations pour améliorer le processus », a-t-il dit.
Gestion des déchets dangereux
Stablex, en activité depuis 1983, enfouit des déchets industriels inorganiques dangereux en provenance du Québec, de l’Ontario et des États-Unis. C’est la seule installation au Québec à traiter ce type de déchets, les enterrant dans des cellules d’enfouissement. Avec l’atteinte de la saturation de ses cellules actuelles prévue d’ici 2027, le gouvernement du Québec a autorisé l’extension des activités de l’entreprise sur un terrain voisin de Blainville, comprenant neuf hectares de milieux humides et un boisé de 58 hectares.
Changements de position de la ville
Initialement favorable au projet, la Ville a changé de position après l’analyse du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui a soulevé des préoccupations environnementales. Malgré cela, le gouvernement provincial a décidé de poursuivre le projet.
Stablex doit entreprendre rapidement le déboisement du site, car un règlement fédéral interdit la coupe des arbres à partir du 15 avril, date de début de la nidification des oiseaux migrateurs. Les travaux d’agrandissement doivent se poursuivre en septembre.
Recours judiciaires
À ce jour, les recours judiciaires n’ont pas réussi à bloquer ou retarder le projet. Une demande conjointe d’injonction déposée par la Ville de Blainville et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a été rejetée récemment. La mairesse de Blainville et la CMM ont promis de faire appel de cette décision.