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Une quarantaine d’agriculteurs a manifesté dans la nuit de dimanche à lundi devant les bureaux de l’office français de la biodiversité (OFB) à Toulouse. À l’initiative de la FDSEA et des jeunes agriculteurs, les manifestants ont déposé de nombreux déchets, des scènes qui ont interpellé.
Des dégradations choquantes observées
Des sacs de chaux, des branches, du fumier, ainsi que de multiples dégradations ont été constatés par les équipes de l’OFB de Toulouse, lundi 20 janvier 2025 au matin. Les agriculteurs ont soudé le portail, bloquant l’entrée principale du site. Les dégâts sont strictement matériels. Aucun personnel n’était présent lors de la manifestation, hormis le concierge. Miguel et sa femme, qui habitent sur place, ont vu leur logement partiellement touché par les dégradations. En 34 ans de service, Miguel assiste pour la première fois à ce niveau de violence. « Ils ont jeté des ragondins morts par-dessus le portail ! Il était déjà deux heures du matin, c’était une catastrophe », affirme le concierge.
Une nuit de peur pour le concierge
Le couple s’est enfermé toute la nuit dans la peur. Agir, c’était risquer des représailles pour le locataire des lieux. « Avec l’agressivité qu’il y avait, je n’avais pas envie, à 63 ans, de me faire taper dessus », raconte le concierge. La manifestation avait pourtant commencé calmement, dimanche 19 janvier 2025 à 20h30. Aucun débordement n’est à signaler à ce moment-là. La manifestation était déclarée en préfecture, et seul un petit contingent de gendarmerie était présent pour le maintien de l’ordre. « On ne s’est pas sentis protégés, mais attention, je n’ai rien contre les agriculteurs. C’est grâce à eux que nous mangeons, mais j’aimerais qu’ils sachent aussi qu’il y a des innocents ! La violence ne mène à rien », exprime Miguel, malgré le travail de nettoyage qui l’attend.
Une réaction face à des propos jugés inacceptables
De multiples actions de ce genre ont été menées ailleurs en France. Ces manifestations sont une réponse aux propos tenus par un agent de l’office national de la biodiversité sur France Inter le mercredi 15 janvier, comparant les agriculteurs à des dealers. « On n’accepte pas ces propos, car aujourd’hui, nous ne sommes pas des criminels. On essaie juste de vivre de notre métier », affirme Tony Cal, l’un des participants à la manifestation et éleveur bovin, membre des Jeunes Agriculteurs. Les syndicats demandent notamment le licenciement de l’agent de l’OFB, auteur de la déclaration. Un peu moins de vingt-quatre heures avant ces événements, une trentaine d’agriculteurs de la Coordination rurale avaient également manifesté, mais avec moins de dégâts.
Des travailleurs de l’OFB réagissent
Autour des locaux de l’OFB, la situation suscite des réactions parmi les travailleurs des différentes instances présentes sur le site. « On comprend parfaitement la situation des agriculteurs mais on reste en soutien avec nos collègues, les agents de l’OFB », explique une travailleuse souhaitant rester anonyme. Pour l’instant, l’office national de la biodiversité n’a pas souhaité réagir à ces actions.