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Ce devait être une manifestation contre le racisme, mais elle s’est transformée en une mobilisation contre l’extrême droite et le gouvernement, marquée par une polémique. Ce samedi 22 mars, environ 60 000 personnes ont défilé dans plusieurs villes françaises, selon la police, à l’appel d’organisations, de syndicats et de partis politiques, avec La France Insoumise (LFI) au centre des critiques.
Polémique autour de l’affiche LFI
La controverse a débuté avec une affiche présumée antisémite de LFI représentant Cyril Hanouna, qui a conduit à la condamnation du parti. Ce visuel a non seulement amplifié l’attention portée à la mobilisation, mais a également poussé les élus de LFI à se défendre tout au long de la journée.
L’eurodéputée Rima Hassan a déclaré au micro de l’AFP qu’« un parti est composé de citoyens qui font parfois des erreurs » et a ajouté que des voix juives au sein de leurs rangs avaient indiqué qu’il s’agissait d’une erreur, soulignant qu’il ne pouvait pas y avoir d’instrumentalisation contre eux.
Mélenchon et les élus de LFI absents des discours
Présent à Marseille, où environ 3 300 personnes se sont rassemblées, Jean-Luc Mélenchon a profité de l’effervescence de la foule sans prendre la parole ni faire d’excuses. Mathilde Panot, cheffe des députés de LFI, a exprimé son indignation, lançant aux journalistes que « un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes ».
Les autres organisations présentes ont évité de se mêler à LFI. Sophie Binet, de la CGT, a souligné que « de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme seront dans le carré de tête » avec les syndicats, défilant séparément de LFI, souvent à l’arrière des cortèges.
Messages entremêlés
Les organisateurs de la marche, prévue pour le lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, se sont retrouvés en retrait face à la large revendication de LFI contre le gouvernement et les idées d’extrême droite. La députée LFI Aurélie Trouvé a justifié leur position en déclarant que « les idées d’extrême droite contaminent jusqu’au gouvernement ».
À Paris, plus de 21 000 personnes ont défilé de la place de la République vers la Nation, avec des slogans variés. Une Américaine présente dans le cortège a exprimé que « l’Amérique glisse vers le fascisme » et qu’il est nécessaire d’organiser des manifestations similaires aux États-Unis.
Mobilisation contre le racisme et le fascisme
Les participants ont brandi des pancartes variées, allant de la lutte contre l’islamophobie d’État à des affiches provocatrices contre des personnalités comme Elon Musk. Des jeunes, comme Inès Frehaut, en terminale, ont également pris part à leur première manifestation, dénonçant les propos jugés graves de certains hommes politiques sur des sujets sensibles.
À Marseille, les manifestants ont exprimé leurs préoccupations à travers des slogans comme « plus d’amour, moins de Zemmour ». À Lille, un lycéen d’origine portugaise a porté une pancarte dénonçant le fascisme, affirmant qu’il faut agir pour éviter de « se faire manger ».
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a souligné une offensive réactionnaire contre les étrangers et les musulmans, ajoutant son inquiétude concernant le traitement des travailleurs étrangers sans-papiers en France.