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Manifestations en Indonésie face au report de la réforme électorale
Des milliers de personnes ont envahi les rues de plusieurs villes en Indonésie pour protester contre les tentatives de révision de la loi électorale du pays. Le parlement indonésien a reporté la ratification des changements des règles électorales jeudi, alors que les manifestants ont essayé de franchir les barrières du bâtiment législatif dans la capitale, Jakarta, après une vive réaction concernant une législation perçue comme un moyen de renforcer l’influence politique du président sortant Joko Widodo.
Retard dans la ratification
La session plénière visant à adopter ces changements a été retardée en raison d’une absence de quorum, a déclaré le législateur Habiburokhman à des journalistes devant le bâtiment parlementaire. Il reste incertain si le parlement va se réunir à nouveau pour adopter la loi avant l’ouverture des inscriptions aux élections régionales, prévue pour mardi prochain.
Propositions de modifications législatives
Le parlement planifiait de ratifier des changements qui auraient annulé une décision de la cour constitutionnelle plus tôt cette semaine. Ces modifications auraient empêché un critique vocal du gouvernement de participer à la course pour le poste influent de gouverneur de Jakarta et auraient également ouvert la voie au plus jeune fils de Widodo pour se présenter aux élections à Java en novembre.
Relations entre le parlement et la justice
La lutte pour le pouvoir entre le parlement et le système judiciaire se déroule dans un contexte de bouleversements politiques spectaculaires au sein de la troisième démocratie mondiale, à l’approche de la fin du second mandat du président. Widodo a minimisé les inquiétudes en affirmant mercredi que le jugement de la cour et les délibérations parlementaires faisaient partie des “freins et contrepoids” habituels.
Manifestations et critiques
Plus de 1 000 manifestants se sont rassemblés jeudi devant le bâtiment du parlement et dans plusieurs villes de Java, certains brandissant des pancartes accusant le président, connu sous le nom de Jokowi, de détruire la démocratie. Des autorités ont aussi tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants à Semarang, selon des images diffusées par Kompas TV.
Voix des manifestants
“C’est le summum de mon mépris,” a déclaré Afif Sidik, un enseignant de 29 ans ayant rejoint la manifestation devant le parlement. “C’est une république. C’est une démocratie, mais si sa direction est décidée par une personne ou un oligarque, nous ne pouvons pas accepter cela.”
Analyse de la situation politique
Des experts juridiques et des analystes politiques ont décrit cette lutte de pouvoir comme étant à la limite d’une crise constitutionnelle. L’analyste Titi Anggraini a caractérisé la manœuvre comme une “insubordination constitutionnelle”. Les manifestations de rue suivent une vague de critiques en ligne, des affiches bleues portant les mots “Alerte d’urgence” au-dessus de l’aigle faucon javanais, oiseau national d’Indonésie, se multipliant sur les réseaux sociaux.