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Des dizaines de milliers d’étudiants et de manifestants anti-corruption ont envahi les rues de Serbie ce samedi, exigeant la tenue d’élections anticipées et la fin du règne du président Aleksandar Vučić, au pouvoir depuis douze ans.
Les forces de police ont déployé de nombreux agents anti-émeutes autour des bâtiments gouvernementaux, du parlement et du parc Pionirski à Belgrade, où des partisans de Vučić ont organisé un rassemblement en réponse aux protestations.
Contexte des protestations
Depuis novembre dernier, la Serbie est secouée par des manifestations contre la corruption, déclenchées après l’effondrement du toit d’une gare ferroviaire à Novi Sad, qui a causé la mort de 16 personnes. Cette tragédie est largement attribuée à la corruption endémique.
Les universités serbes ont été le théâtre de sit-in prolongés durant plus de six mois, avec des étudiants organisant des manifestations massives à travers le pays pour réclamer la transparence dans l’enquête sur cette catastrophe.
Face à l’inaction des autorités, la principale revendication des manifestants s’est orientée, depuis le mois dernier, vers l’organisation d’élections parlementaires anticipées.
Réactions et tensions politiques
Ces manifestations prolongées inquiètent particulièrement le président populiste Vučić, dont le second mandat s’achève en 2027, date également prévue pour les prochaines législatives.
Les opposants accusent Vučić et ses alliés d’être liés à la criminalité organisée, de recourir à la violence contre leurs adversaires et d’imposer des restrictions sur la liberté de la presse. Le président et son entourage démentent fermement ces allégations.
Refusant jusqu’à présent les élections anticipées, Vučić a déclaré ce samedi que des « forces étrangères » — qu’il n’a pas nommées — seraient à l’origine des manifestations. Il a appelé la police à la modération tout en avertissant que les autorités ne toléreraient pas la violence.
Arrestations avant les manifestations
Dans les jours précédant les rassemblements, la police a arrêté une douzaine d’activistes anti-gouvernementaux, les accusant de tentative de subversion constitutionnelle et de terrorisme. Tous ont nié ces accusations.