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Maoris de Nouvelle-Zélande couronnent une nouvelle reine
Les chefs maoris de Nouvelle-Zélande ont couronné une nouvelle reine, Nga Wai hono i te po Paki, âgée de 27 ans. Ce choix est perçu comme un symbole de changement pour la communauté autochtone.
Elle est la plus jeune enfant et la seule fille du défunt roi Tuheitia, décédé la semaine dernière. Après avoir été sélectionnée par un conseil de chefs, Nga Wai a été amenée sur le trône par un groupe d’hommes portant des armes cérémonielles, qui chantaient et criaient en acclamation.
Cérémonie solennelle
« La nouvelle monarque a été élevée lors d’une cérémonie connue sous le nom de Te Whakawahinga, devant des milliers de personnes rassemblées pour le tangihanga (funérailles et inhumation) du Kiingi Tuheitia », a déclaré un porte-parole de la Kiingitanga, la famille royale.
Un appel à un leadership renouvelé
Le conseiller culturel maori Karaitiana Taiuru a déclaré à l’agence de presse AFP qu’il était un « privilège » d’assister à la montée sur le trône d’une jeune femme maori. « Le monde maori aspire à un leadership plus jeune pour nous guider dans le nouveau monde de l’IA, de la modification génétique, du réchauffement climatique et durant cette période de nombreux autres changements sociaux qui nous interrogent et menacent nous et les peuples autochtones de Nouvelle-Zélande », a-t-il ajouté. « Ces défis nécessitent une nouvelle génération plus jeune pour nous mener. »
Des rites et des traditions
La nouvelle monarque a été choisie avant les funérailles du roi Tuheitia, dont le corps est resté exposé pendant six jours. Vêtue d’une coiffe de feuilles, d’une cape et d’un collier en os de baleine, Nga Wai s’est assise aux côtés du cercueil de son père pendant que des rites, des prières et des chants étaient offerts.
Le roi a ensuite été transporté le long de la rivière jusqu’au mont Taupiri dans une flottille de quatre waka, ou pirogues de guerre. Un groupe de joueurs de rugby a porté le cercueil jusqu’au sommet pour l’inhumation, aux côtés des précédents monarques maoris, y compris sa mère.
Population et défis
Les Maoris de Nouvelle-Zélande représentent environ 17 % de la population, soit environ 900 000 personnes. Ils sont beaucoup plus susceptibles que les autres Néo-Zélandais d’être au chômage, de vivre dans la pauvreté ou de souffrir de cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète et de suicides. L’espérance de vie des Maoris est inférieure de sept ans à celle des autres Néo-Zélandais.
Le mouvement Kiingitanga
Le Kiingitanga, ou mouvement des rois maoris, a été fondé en 1858 dans le but d’unir les tribus néo-zélandaises sous une seule souveraineté face à la colonisation britannique. Bien que le rôle de monarque maori soit principalement cérémonial et sans statut légal, il revêt une immense signification culturelle en tant que symbole de l’identité et de la parenté maorie.
Une nouvelle ère
La reine Nga Wai est la huitième monarque maori et la deuxième reine. Sa grand-mère, la reine Te Arikinui Dame Te Atairangikaahu, a occupé ce poste pendant quatre décennies jusqu’en 2006. La nouvelle reine a étudié à l’Université de Waikato en Nouvelle-Zélande et possède une maîtrise en arts Tikanga (loi sociétale) maori.
Pour marquer le dixième anniversaire de la couronnement du roi en 2016, elle a reçu un tatouage traditionnel maori appelé « moko » sur son menton.