MaPrimeRénov’ fait son retour en 2025, mais le guichet reste encadré: les aides pour les rénovations globales d’efficacité énergétique sont réouvertes, mais les conditions d’octroi restent restrictives et le financement ne couvre pas nécessairement tous les dossiers. Face à un afflux historique depuis fin 2024, le gouvernement affirme que l’enveloppe de 3,6 milliards d’euros permettra d’accepter au maximum 13 000 nouveaux dossiers d’ici fin 2025, en les instruisant au premier trimestre 2026 sous réserve du vote de la loi de finances.
MaPrimeRénov’ rouvre sous conditions strictes
Les ménages peuvent de nouveau déposer leurs dossiers, mais les règles d’attribution restent restrictives: seuls les logements classés E, F ou G au diagnostic de performance sont éligibles et les plafonds de travaux sur lesquels sont calculés le montant de l’aide sont abaissés à 40 000 euros maximum (contre 70 000 euros avant).
Un ménage très modeste pourrait ainsi percevoir maximum 32 000 euros, contre 63 000 euros selon les anciennes règles. En juillet, le gouvernement avait indiqué vouloir prioriser les ménages aux revenus très modestes et servir ensuite, en fonction des moyens restants, les autres catégories de revenus.
Cette réouverture ne signifie pas pour autant que le robinet budgétaire est relancé: le stock de demandes déjà déposées avant juin va vraisemblablement absorber l’intégralité du budget de 3,6 milliards d’euros prévu pour 2025.
Ainsi, un maximum de 13 000 nouveaux dossiers pourront être acceptés d’ici fin 2025, mais ils seront « instruits et engagés au premier trimestre 2026, sous réserve du vote de la loi de finances », selon le ministère chargé du Logement. Le ministère a indiqué que « au 12 septembre 2025, 71 828 rénovations d’ampleur avaient déjà été engagées, contre 37 626 à la même date l’an dernier », période perturbée par des changements de règles.
Chiffres et réactions des acteurs
Les nouveaux critères ont été critiqués par de nombreux élus et associations qui craignent que les subventions ne soient plus suffisantes pour les ménages modestes et qui déplorent que l’État n’apporte pas davantage pour suivre l’engouement des particuliers qui se saisissent enfin des aides MaPrimeRénov’.
Le secteur du bâtiment est lui aussi las et demande plus de stabilité pour 2026. Dernière en date, l’exclusion à partir de 2026 de l’isolation des murs et l’installation de chaudières biomasse (bois et granulés) de la liste des travaux éligibles à « MaPrimeRénov’ par geste », pour les travaux isolés. Le gouvernement et les professionnels espèrent que la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, puisse clarifier les perspectives budgétaires malgré la chute du gouvernement Bayrou début septembre.
Ces chiffres et perspectives soulignent une dynamique complexe: la réouverture est réelle, mais l’ampleur des aides et leur accompagnement dépendent d’un budget à confirmer, et des règles publiques qui ont évolué en 2024 et 2025.
Pendant cette période, 25 000 dossiers ont été examinés durant la fermeture estivale, pour un total de 935 millions d’euros potentiels sous gestion, et près de 36 millions d’euros de fraudes évités selon le ministère chargé du Logement.