Table of Contents
La ville de Casablanca a été le théâtre, lundi soir, d’une importante manifestation organisée par la « Mouvement/Initiative marocaine de soutien et de la consécration » pour dénoncer l’assassinat de six journalistes à Gaza par les forces d’occupation israéliennes.
Parmi les victimes figuraient les correspondants d’Al Jazeera Anas Al-Sharif et Mohamed Qriqea, ainsi que les photographes Ibrahim Zahir, Moamen Aliwa, Mohamed Noufel et le journaliste Mohamed Al-Khalidi.
Les manifestants ont scandé des slogans solidaires et brandi des photos des disparus en réclamant justice et la poursuite de la lutte pour la liberté de la presse.
Cris de solidarité et slogans
Les participants ont repris des slogans exprimant leur soutien aux journalistes et à la cause palestinienne.
- « Ya Maghribi allî al-sout, Anas Al-Sharif ne mourra pas et Al Jazeera ne mourra pas »
- « Anas Al-Sharif : laisse un testament — pas de concession sur la cause »
- « De Casa, salut à la Gaza fière »
Des banderoles portaient la « dernière volonté » de Al-Sharif, appelant à ne pas étouffer les voix libres et à poursuivre la lutte pour la dignité et la liberté.
« Viser la vérité »
Des journalistes et militants présents ont dénoncé l’assassinat comme une attaque visant la vérité retransmise par les médias indépendants.
Ils ont également condamné la politique de privation des civils à Gaza et exigé une intensification de la pression internationale pour permettre l’entrée de nourriture et de médicaments.
Plusieurs intervenants ont insisté sur :
- l’arrêt des tueries et des destructions continues,
- le soutien à la résistance palestinienne,
- le refus catégorique de la normalisation avec l’occupant.
La manifestation s’est terminée par la prière pour les journalistes tombés et pour toutes les victimes de Gaza.
Prises de parole des organisateurs et professionnels
Rachid Brima, cadre de l’« Initiative marocaine de soutien et de la consécration », a déclaré que l’assassinat des correspondants d’Al Jazeera était destiné à faire taire la voix libre qui rapporte les souffrances du peuple palestinien.
Il a affirmé que ces rassemblements réguliers à Casablanca traduisent l’engagement historique des Marocains envers la Palestine et Jérusalem, et que l’occupation ne parviendra pas à étouffer la vérité ni la voix de la presse.
De son côté, Salah Eddine El-Maizi, membre du « Coalition des journalistes marocains pour la Palestine et contre la normalisation », a qualifié le meurtre des journalistes de nouvelle étape dans une série de crimes visant la presse.
Il a appelé les instances professionnelles marocaines à assumer leurs responsabilités face à ce qu’il considère comme une normalisation médiatique complice.
La journaliste Wafaa Kensos a expliqué qu’Anas Al-Sharif représentait le reflet de chaque reporter abattu et de chaque caméra réduite au silence par les balles, et que son héritage — ses conseils et sa caméra — continue d’exiger la révélation des crimes.
Protestations dans d’autres villes et réactions institutionnelles
Des rassemblements similaires ont eu lieu à Tétouan, Tanger et Fès, organisés par des collectifs locaux sous la devise « Non à l’assassinat de la vérité ».
La profession a réagi :
- La Fédération nationale de la presse marocaine a qualifié l’attaque de crime contre l’humanité et a rappelé que plus de 230 journalistes auraient été tués depuis le début du conflit.
- Elle a appelé les organisations professionnelles internationales à intervenir et demandé au procureur de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête rapide.
- La « Université nationale de la presse et de l’information » a dénoncé l’assassinat des six journalistes et le silence du Conseil de sécurité.
- Le « Groupe national pour la Palestine » a estimé que la cible portée à l’encontre des médias, en particulier d’Al Jazeera, vise à dissimuler des crimes d’extermination et a exhorté à boycotter toute normalisation médiatique et politique avec l’occupant.
Appels à des enquêtes indépendantes
La Fédération nationale de la presse a sommé toutes les organisations professionnelles de condamner ces pratiques et de dénoncer la campagne d’éliminations visant les journalistes.
Elle a demandé au procureur de la Cour pénale internationale d’engager sans délai des procédures d’enquête sur les crimes commis à l’encontre des journalistes palestiniens.
Les réactions se sont multipliées au niveau arabe et international, avec des voix exigeant une investigation indépendante afin d’empêcher l’impunité.

