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Mauvais sommeil accélère le vieillissement cérébral, selon une étude

by charles
France

Des chercheurs suédois ont établi un lien entre la qualité du sommeil et le vieillissement du cerveau. Dans une étude publiée dans eBioMedicine, l’équipe de l’Institut Karolinska a analysé les cerveaux de 27 500 participants et estimé l’âge biologique de chaque cerveau grâce à l’imagerie par résonance magnétique et à l’intelligence artificielle. Les auteurs ont évalué la qualité du sommeil selon cinq critères: chronotype, durée, insomnie, ronflement et somnolence diurne, et ont classé les personnes en groupes: sommeil sain, intermédiaire ou médiocre.

Âge du cerveau et sommeil: ce que montre l’étude

Les résultats montrent qu’un sommeil médiocre est associé à un vieillissement cérébral plus marqué. Le travail s’appuie sur l’idée que l’âge biologique du cerveau peut différer de l’âge civil et qu’un mauvais sommeil influence ce décalage mesuré par l’IRM et l’IA. Les auteurs expliquent que les participants, en moyenne, ont été répartis selon cinq critères et que l’évaluation de leur sommeil permettait de les classer en trois groupes distincts.

Concrètement, les chercheurs rapportent que les mauvais dormeurs présentent un cerveau biologiquement plus âgé d’environ un an par rapport à leur âge réel. Ce gain apparent d’âge cérébral est modest quantitativement, mais statistiquement significatif dans le cadre de l’étude et s’inscrit dans une accumulation potentielle de risques liés au sommeil sur le long terme.

Deux mécanismes susceptibles d’expliquer ce lien ont été évoqués. D’une part, une inflammation chronique de faible intensité dans l’organisme pourrait contribuer à ce vieillissement accéléré; d’autre part, un mauvais sommeil pourrait perturber le système d’élimination des déchets cérébraux qui fonctionne notamment lors de l’endormissement. Les résultats rappellent aussi que le sommeil influence la santé cardiovasculaire, facteur qui peut avoir un effet indirect sur le cerveau.

Représentation graphique du lien entre sommeil et vieillissement cérébral
Etude suédoise: lien entre sommeil et vieillissement cérébral.

Les auteurs précisent que ces mécanismes restent à préciser et que des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer les effets à long terme et les éventuels seuils de durée et de qualité du sommeil qui pourraient influencer l’âge cérébral.

Comment mieux dormir selon l’étude Karolinska

Pour favoriser un sommeil de qualité, les chercheurs recommandent de respecter des horaires de coucher et de lever réguliers et de créer un environnement propice au repos: chambre sombre, fraîche et calme. Ils suggèrent également de limiter l’exposition aux écrans en soirée, d’éviter la caféine en fin de journée et d’intégrer une activité physique adaptée, en veillant toutefois à ne pas pratiquer d’exercice intense juste avant le coucher.

Bien que les résultats n’aient pas l’intention de proposer une thérapie ou un traitement précis, ils soulignent l’intérêt de stratégies simples pour préserver la santé du cerveau. D’autres questions demeurent, notamment sur la variabilité individuelle et les éventuels facteurs de confusion liés au mode de vie.

Lit et chambre propice au sommeil avec lumière tamisée
Conduites associées à un sommeil plus réparateur.

Pour les années à venir, ce type d’étude s’inscrit dans un ensemble croissant de recherches montrant que le sommeil influe sur de nombreuses fonctions biologiques, de la mémoire à la régulation métabolique. Les auteurs insistent toutefois sur le fait que l’influence du sommeil sur le vieillissement cérébral est modeste à court terme, mais peut être significative sur le long terme si les habitudes ne changent pas.

Ce travail souligne que l’amélioration de la qualité du sommeil peut être une piste simple et accessible pour protéger le cerveau, même si les effets nécessitent d’être confirmés par d’autres études.

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