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Les tanks israéliens poursuivent leur avancée alors que Gaza City subit une destruction systématique par terre, mer et air. Au cœur de ce chaos, les médecins d’al-Shifa continuent de soigner sans envisager d’abandonner leurs patients, malgré des conditions devenues infernales depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023.
L’hôpital, autrefois le plus grand complexe médical de la bande de Gaza, est en grande partie en ruines après plusieurs sièges terrestres et bombardements aériens. Pour de nombreux Palestiniens, al-Shifa reste un symbole de force et de résilience.
Un hôpital transformé pour faire face à l’urgence
Ce qui restait d’un bâtiment de clinique a été réaménagé en service d’urgence. Les équipes y traitent un afflux écrasant de blessés, souvent en nombre supérieur aux capacités disponibles.
Une partie du bloc opératoire bombardé sert désormais d’unité de soins intensifs pour des patients alités. Parallèlement, de nombreux déplacés tentent de survivre à la famine et aux attaques dans l’enceinte même de l’hôpital.
- Réaménagement d’espaces détruits pour accueillir des blessés graves.
- Soins intensifs improvisés dans d’anciennes salles de chirurgie.
- Présence de populations déplacées confrontées à la pénurie alimentaire.
Témoignages du personnel médical
Une médecin volontaire australienne, actuellement au sein de l’hôpital, décrit des conditions de travail « horribles » et rend hommage à la ténacité des équipes.
« La résilience que j’ai vue chez ces médecins est immense ; ce sont littéralement des héros », a-t-elle déclaré. Elle ajoute que médecins, infirmières et étudiants en médecine vivent et travaillent sur place, exposés quotidiennement au traumatisme et à l’épuisement.
« Nous n’y sommes que depuis deux semaines, et nous ne comprenons pas l’ampleur du traumatisme et du travail acharné. Je ne pense pas qu’un être humain puisse rester vivant et tolérer ce que nous vivons. »
Le directeur d’al-Shifa face à la perte et à la persécution
Le directeur de l’hôpital, le Dr Muhammad Abu Salmiya, tente de guider les équipes malgré des conditions effroyables et des pertes personnelles lourdes.
Arrêté et détenu plus de sept mois par les autorités israéliennes sur des allégations non prouvées selon lesquelles le Hamas aurait utilisé al-Shifa comme base, il raconte avoir subi torture et humiliation pendant sa détention. Il a ensuite été libéré sans mise en examen.
Récemment, une attaque aérienne a frappé son domicile familial, tuant au moins cinq personnes. Abu Salmiya a vu les corps de son frère, de sa belle‑sœur et des enfants du couple à l’intérieur de l’hôpital.
« Nos équipes médicales poursuivent leur mission humanitaire dans ce complexe hospitalier malgré une pression intense », a déclaré Abu Salmiya, précisant que le message des équipes demeure : servir les patients et les blessés du mieux possible.
Une destruction qui dépasse al-Shifa
Al-Shifa n’est qu’un exemple parmi de nombreux établissements de santé gravement endommagés à Gaza. Les forces israéliennes ont réduit une grande partie des infrastructures de l’enclave en décombres.
Le Dr Ahmed al‑Farra, directeur du service de pédiatrie à l’hôpital Nasser de Khan Younis, exprime sa solidarité avec les équipes médicales partout dans l’enclave, confrontées aux mêmes conditions terribles.
« Depuis le début de cette guerre, [les autorités israéliennes] attaquent et ciblent les équipes médicales, les emprisonnent et s’en prennent à leurs familles », a‑t‑il déclaré. Il souligne également le nombre record de professionnels de la santé et de secouristes tués depuis le début du conflit.
« Si vous êtes à Gaza, vous êtes exposé à la mort de toutes les manières possibles. »
Actualités liées
Parmi les autres événements récents :
- Le Premier ministre britannique Starmer envisagerait de reconnaître l’État palestinien avant l’Assemblée générale de l’ONU.
- Des frappes israéliennes ont tué des dizaines de Palestiniens, y compris des civils fuyant Gaza City.
- Le Brésil a rejoint l’action de l’Afrique du Sud saisissant la Cour internationale de justice sur des accusations de « génocide ».