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Médiation du Sénégal pour ramener le Sahel à l’ECOWAS

by Sara
Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger

Médiation du Sénégal pour ramener le Sahel à l’ECOWAS

Lors de sa participation au Forum de Doha début décembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré qu’il mène une médiation basée sur le dialogue et la consultation pour ramener les pays de la Confédération des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) au sein de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS).

Contexte et enjeux

Dans son discours sur les problèmes de la région de l’Afrique de l’Ouest et les défis de l’Union Africaine, Faye a souligné que le groupe du Sahel est devenu une réalité à cause de leurs intérêts communs.

Parallèlement aux efforts du président sénégalais, le sommet de la 66e session de l’ECOWAS s’est tenu à Abuja, au Nigéria, pour discuter de diverses questions, notamment le retrait des trois pays, que l’organisation considère comme non définitif tant qu’il n’est pas approuvé par les États membres.

À la fin de la réunion, la réunion a approuvé la demande de la « Confédération des États du Sahel » de quitter le bloc économique, tout en accordant un délai de six mois pour négocier avant la signature définitive de leur retrait.

Forum de Doha 2024

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, lors de sa participation au Forum de Doha (Anadolu)

Le rôle de la médiation sénégalaise

L’organisation a chargé le président sénégalais, qui mène la médiation depuis juillet dernier, de continuer à négocier avec les pays en retrait durant les six prochains mois pour parvenir à des solutions acceptables pour tous et éviter l’effritement du groupe.

Faye partage des idées avec les dirigeants du Sahel concernant l’ECOWAS, qu’il considère comme souffrant de problèmes structurels nécessitant des mesures sérieuses pour sa réforme afin de rivaliser avec d’autres blocs importants dans le monde.

Durant sa campagne électorale d’avril dernier, Faye a affirmé que l’ECOWAS devait se dégager de la domination économique de Paris et adopter une monnaie commune autre que le franc CFA.

Dialogue et paix régionale

Lors de son discours au Forum de Doha, Bassirou Faye a affirmé que les États membres de l’ECOWAS avaient besoin de dialogue et de consultation, et que son pays prenait des mesures en faveur de la compréhension et de la réconciliation pour instaurer la paix dans la région.

Le site de la présidence sénégalaise a rapporté que les parties ont salué la direction de Faye pour relancer le dialogue entre la Confédération des États du Sahel et l’ECOWAS.

Le président sénégalais est perçu comme un médiateur de confiance parmi les pays du Sahel, en raison des nombreux intérêts communs entre Dakar et Bamako, notamment dans les échanges commerciaux et la frontière commune qui s’étend sur 500 kilomètres.

Anticipations et défis de la médiation

Les regards sont tournés vers les résultats de la médiation de Bassirou Faye, surtout après que le sommet d’Abuja a demandé au président togolais, Faure Gnassingbé, de s’engager dans le dialogue et les négociations menées par son homologue sénégalais.

Les dirigeants des conseils militaires du Sahel avaient précédemment demandé à Gnassingbé d’intervenir auprès de l’ECOWAS pour lever le blocus économique sur leurs pays.

Le chercheur et analyste politique, Sultan Al-Ban, estime que la meilleure issue pour le président sénégalais serait de maintenir une coopération entre les deux parties en dehors du cadre de l’organisation régionale, ce qui pourrait faire partie d’une stratégie des États en retrait.

Positions contradictoires

La médiation du président sénégalais fait face à des obstacles en raison des positions divergentes entre la Confédération des États du Sahel et l’ECOWAS sur l’avenir de la coordination et de ses mécanismes.

Tandis que les dirigeants militaires justifient leur retrait de l’ECOWAS par son rôle en tant qu’outil au service des agendas français, les autres présidents de l’Afrique de l’Ouest s’accrochent à l’organisation fondée en 1975 comme cadre d’intégration économique menant à l’intégration politique.

Avant le sommet de l’ECOWAS à Abuja, les ministres des affaires étrangères du Niger, du Mali et du Burkina Faso se sont réunis à Niamey et ont déclaré que leur décision de quitter l’organisation économique est irréversible.

Perspectives économiques et sécurité régionale

La réunion de la Commission de l’ECOWAS a averti qu’une séparation des trois pays pourrait exposer l’organisation à un risque de fragmentation et aggraver l’insécurité, avec des pertes économiques considérables pour les États membres.

Une telle fragmentation pourrait freiner la croissance économique dans une région déjà affectée par la pauvreté, les maladies et le chômage des jeunes.

L’ECOWAS est considérée comme l’une des principales organisations de la communauté africaine, incluant environ 350 millions de personnes sur un territoire de 5,2 millions de kilomètres carrés.

À l’inverse, la Confédération du Sahel couvre une superficie de 2,78 millions de kilomètres carrés, soit 53% de celle de l’ECOWAS, avec une population de 73 millions, représentant 20,8% de la population totale des États membres de l’ECOWAS.

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