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Mercosur reporté en janvier et appels au calme des agriculteurs

par Marie
France

En France, les blocages autour de l’accord Mercosur se poursuivent pendant que l’Union européenne retarde le vote jusqu’en janvier. Le gouvernement affirme qu’il ne tolérera plus de nouveaux blocages, tandis que les syndicats et collectifs agricoles restent mobilisés et multiplient les actions dans plusieurs régions et en Europe. Le contexte est également marqué par la gestion de l’épidémie animale et par les tensions sociales autour de l’agriculture.

Des agriculteurs manifestent lors d’une mobilisation contre Mercosur
Des agriculteurs et responsables politiques mobilisés autour du report du Mercosur.

Report du Mercosur en janvier et réactions en France

Bruxelles a annoncé que le vote sur l’accord UE-Mercosur était repoussé au mois de janvier, sous la pression de la France et de l’Italie. La Commission européenne a précisé que la date serait fixée en fonction des discussions et des avancées observées sur le dossier, et que le temps supplémentaire est destiné à permettre des clarifications sur des aspects sensibles pour les agriculteurs européens.

Le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il était « trop tôt pour dire » s’il serait possible d’accepter l’accord en janvier, ajoutant : « Je ne sais pas », à la presse lors d’un sommet européen à Bruxelles. Des milliers d’agriculteurs ont manifesté à Bruxelles pour dénoncer les conditions d’un accord perçu comme défavorable à la production locale.

Selon le collectif Stop Mercosur, qui s’est réjoui du report, « la pression paysanne et populaire a payé ». Il souligne aussi qu’« c’est la première fois dans l’histoire européenne qu’un accord de libre‑échange n’est pas ratifié comme une lettre à la poste par les institutions européennes », a-t-il déclaré dans un communiqué publié ce vendredi 19 décembre. Julien Rivoire, chargé de campagne Agriculture pour Greenpeace France, a déploré que le recul puisse avoir « des conséquences terribles pour l’agriculture paysanne en France et dans les pays du Mercosur, ainsi que pour les écosystèmes, le climat et les droits humains ». Il a toutefois averti : « Rien n’est encore joué. Nous maintiendrons la mobilisation pour que cet accord, héritier du siècle dernier, ne voie jamais le jour. »

Maxime Combes, économiste à l’Aitec et co‑animateur du collectif national Stop Mercosur, a qualifié ce report d’« historique » et a estimé que « la preuve est donnée que la politique commerciale européenne ne fait plus consensus et que le libre‑échange ne peut plus être le principe qui guide l’Union européenne. Il est au contraire urgent de réduire notre dépendance aux marchés mondiaux ».

Des blocages et appels au calme des syndicats agricoles

Du côté des organisations agricoles, la tension demeure vive. La FNSEA, qui reste l’un des principaux leviers de mobilisation, a évoqué une « trêve de Noël » et a affirmé que « nous ne tolérerons plus de nouveaux blocages et nous ferons tout ce qui est nécessaire, et je le dis peut‑être aux gens qui s’apprêtent peut‑être à partir, pour que les Françaises et les Français puissent aller retrouver leur famille », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur RTL. Maud Bregeon, porte‑parole du gouvernement, a répliqué que les déblocages se feront avec « discernement » et que l’ordre public ne sera pas sacrifié.

La Coordination rurale et Confédération paysanne ont renforcé leurs actions ces derniers jours, avec le soutien local des Jeunes agriculteurs (JA). L’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a entraîné l’abattage de plus de 200 vaches en Ariège la semaine dernière, alimentant le mécontentement et les débats. Dans ce paysage, l’alliance FNSEA‑JA demeure dominante dans la plupart des institutions agricoles, même si la Coordination rurale a enregistré des avancées significatives dans certaines chambres d’agriculture du Sud‑Ouest.

La signature du Mercosur est repoussée à janvier. La France et l’Italie soutiennent ce report, tandis que le président français rappelle qu’il faut des éclaircissements. Des milliers d’agriculteurs étaient également présents à Bruxelles pour exprimer leur inquiétude et leur détermination, et les blocages continuent de ponctuer les déplacements dans le Sud‑Ouest.

Sur le terrain et perspectives

Sur le terrain, les blocages et les mobilisations se poursuivent, avec des actions organisées dans plusieurs régions et à Bruxelles lors des rencontres européennes. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a informé les dirigeants des 27 pays de l’Union que le report était nécessaire pour avancer dans le dossier, une position qui laisse peu de marge pour des décisions rapides. Le dossier demeure complexe: certains estiment que le report peut permettre d’obtenir des avancées plus équilibrées en matière de sécurité sanitaire et de protections pour les producteurs locaux, tandis que d’autres craignent des conséquences économiques et environnementales à moyen terme.

Source: https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-direct-mercosur-ursula-von-der-leyen-crise-agricole-ue-giorgia-meloni-emmanuel-macron-tensions-20251219

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