Table of Contents
Luigi Mangione a comparu devant un tribunal fédéral à New York, accusé d’avoir assassiné en décembre dernier le PDG du groupe d’assurance United Healthcare. Ce procès attire une attention médiatique considérable tant aux États-Unis qu’à l’échelle internationale.
Une audience marquée par un climat tendu
Quelques heures avant la comparution de Luigi Mangione devant le juge fédéral, de nombreux médias ainsi que des dizaines de curieux se sont rassemblés devant le palais de justice de Lower Manhattan. Parmi eux, certains manifestaient ouvertement leur soutien à Mangione, brandissant des pancartes telles que « Mieux Luigi que le fascisme ». D’autres, en revanche, exprimaient leur hostilité en fabriquant un fauteuil électrique factice accompagné d’un squelette, symbole de la peine capitale, que la police a finalement retiré.
Âgé de 26 ans, Mangione est suspecté d’avoir assassiné Brian Thompson, 50 ans, à la tête du plus grand groupe d’assurance santé américain, United Healthcare, en décembre dernier. Ce meurtre a provoqué une onde de choc internationale, notamment parce que l’accusé a suscité un soutien notable, en ligne et hors ligne, auprès de personnes qui partagent ses critiques du système de santé américain.
Un procès sous haute surveillance
Le ministère de la Justice a formellement porté des accusations contre Mangione vendredi, suite à l’acte d’inculpation rendu par un jury populaire. Le prévenu, vêtu d’une combinaison beige de détenu et menotté aux mains et aux pieds, a plaidé non coupable. Pendant l’audience d’une demi-heure, il a pris des notes attentivement.
Le parquet fédéral et le ministère de la Justice ont confirmé leur intention de requérir la peine de mort dans cette affaire, faisant de ce dossier un des rares cas où la peine capitale est envisagée aux États-Unis. Mangione est ainsi accusé de meurtre, de harcèlement criminel et d’infraction aux lois sur les armes à feu.
Selon l’accusation, l’informaticien aurait tendu une embuscade à Brian Thompson devant un hôtel. Les images de vidéosurveillance montrent un homme en veste à capuche tirant plusieurs coups de feu dans le dos de la victime, qui s’effondre ensuite. Après le meurtre, Mangione s’est enfui, avant d’être arrêté quelques jours plus tard en Pennsylvanie.
Il a été révélé que les cartouches de son arme portaient des inscriptions telles que « delay », « deny » et « depose », soit « retarder », « refuser » et « se débarrasser » en français. Ces mots proviennent du titre d’un ouvrage critique sur l’industrie de l’assurance santé, reflétant la colère de Mangione contre ce système qu’il dénonçait.
Une double procédure judiciaire à venir
Outre ce procès fédéral, Mangione devra également répondre devant une juridiction d’État, où il a déjà été officiellement inculpé. Ses avocats ont demandé que le procès fédéral ait lieu en priorité. Les dates des deux audiences ne sont pas encore fixées, mais les experts estiment que la procédure devant la justice fédérale ne débutera pas avant la fin de l’année.