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Un incident filmé lors d’un match de tennis a déclenché une vive polémique en Pologne après la diffusion d’une vidéo montrant un homme s’emparer de la casquette qu’un joueur, Kamil Majchrzak, venait d’offrir à un enfant. L’affaire, rapidement qualifiée de « vol de casquette » sur les réseaux sociaux, a pris une ampleur inattendue et relance le débat sur la justice numérique.
L’incident
La vidéo, devenue virale, montre un spectateur s’approchant de l’enfant qui venait de recevoir la casquette offerte par le joueur. Le geste, perçu comme un retrait délibéré, a choqué de nombreux internautes.
Il est ensuite apparu que l’homme en question est un millionnaire et directeur général d’une entreprise de paysagisme et de travaux de construction, dont la valeur boursière est estimée à 43 millions de dollars.
Selon les images et témoignages, après avoir pris la casquette, il l’a rangée dans le sac de son épouse, et ce malgré le fait qu’il ait reçu une balle signée par le joueur sur place.
Révélations et réactions en ligne
L’identité de l’homme a été rapidement dévoilée par les internautes. En quelques heures, son nom, sa profession et même son adresse ont circulé sur les plateformes sociales.
Les activistes et internautes ont multiplié les actions de pression :
- Inondation du compte professionnel de l’entreprise par des commentaires et réactions en colère.
- Fermeture temporaire de la page officielle face aux attaques.
- Déferlement d’avis négatifs, faisant chuter la note de l’entreprise à 1,4 sur 5.
Débat public : une sanction proportionnée ?
L’épisode du 1er septembre 2025 de l’émission « Shabakat » a rendu compte de l’ampleur du débat. Les avis se sont affrontés sur la nature et la proportion de la « justice numérique ».
Parmi les réactions sur les réseaux, on relève plusieurs positions contrastées :
- Jack, ironique : « Ce sera peut‑être la casquette la plus chère de l’histoire — il a perdu son emploi et sa réputation pour ce geste très égoïste. »
- Diana, favorable à la sanction : elle estime que les militants « l’ont attaqué sur tous les sites d’évaluation possibles – c’est ce qui arrive quand on vole le moment d’un enfant et qu’on sourit comme si de rien n’était ».
- Nadia, inquiète : elle s’interroge sur la sévérité du lynchage numérique et craint que la plupart des individus soient désormais « traqués » pour chaque faux pas.
- Sairn, sceptique : il remet en cause les priorités morales du mouvement en ligne, rappelant que « la véritable déchéance morale se passe ailleurs, et vous la laissez silencieusement ».
- Brandon, pragmatique : il admet l’erreur de l’adulte mais relativise en soulignant que l’enfant n’a pas été durablement privé de son bien‑être et pourra retrouver une autre casquette.
Le geste du joueur et les excuses du millionnaire
Pour apaiser la situation, le joueur Kamil Majchrzak a cherché l’enfant concerné. Il l’a rencontré, lui a offert une nouvelle casquette signée et a publié une photo souvenir sur son compte Instagram.
De son côté, l’homme incriminé a publié un long message d’excuses via les pages de son entreprise. Il a expliqué que l’incident résultait d’un malentendu :
« Dans le moment de joie après la victoire, j’ai cru que le joueur agita sa casquette vers moi. Aujourd’hui je comprends que mon geste a ressemblé à la prise intentionnelle du souvenir d’un enfant, même si ce n’était pas mon intention. »
Enjeux et questions soulevées
L’affaire soulève plusieurs interrogations sur la responsabilité individuelle et la puissance des réseaux sociaux pour infliger des sanctions rapides.
Elle met aussi en lumière des tensions entre :
- la volonté de punir publiquement un geste perçu comme immoral,
- et le risque d’excès où la vie professionnelle et personnelle d’une personne peut être durablement affectée par une condamnation collective en ligne.
Le débat autour du « vol de casquette » dépasse l’anecdote : il questionne la manière dont la société régule les comportements et pèse la proportionnalité des sanctions à l’ère numérique.