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Minna Holleville, surnommée la « dame en noir », incarne le renouveau des funérailles en France. Ancienne présentatrice télé, elle a décidé de quitter les plateaux pour s’engager dans le monde des pompes funèbres, avec un objectif clair : changer notre perception de la mort et des agents funéraires.
Un parcours atypique
Avant de s’orienter vers les funérailles, Minna Holleville a connu une carrière florissante en tant que speakerine. « J’étais l’une des dernières speakerines sur une chaîne du satellite », évoque-t-elle. Au cours des années 70 et 80, elle a eu la chance d’interviewer de nombreux artistes emblématiques. En parallèle, elle a ouvert un restaurant à Abbeville, où elle a rencontré un ancien camarade qui lui a proposé de l’accompagner en studio. C’est alors qu’elle a lancé une idée amusante : « D’accord, mais toi, tu fais quoi ? Croque-Mort ? Si ça te dit, on fait comme dans l’émission Vis ma vie. »
Une première expérience marquante
Sa première immersion dans le milieu funéraire a eu lieu lors d’un enterrement à la Collégiale Saint-Vulfran d’Abbeville, rassemblant plus de 500 personnes. Minna se souvient : « Je me suis sentie tellement inutile, être spectatrice face à la peine des gens. » Elle a donc décidé d’agir, se mettant à aider en récupérant les fleurs des proches. « Deux semaines après, les pompes funèbres de mon ami m’ont rappelée, la famille avait apporté un petit cadeau pour me remercier. »
Une formation et une vision novatrice
En contact avec le milieu, Minna a choisi de se former pour devenir maîtresse de cérémonie. « J’étais la seule femme de la formation, car dans l’inconscient collectif, c’est un métier d’homme. Mais je sais que les femmes peuvent apporter quelque chose de nouveau. » Elle souligne que les cérémonies doivent être plus personnelles. « Quand j’assiste à des cérémonies laïques, je trouve ça très impersonnel. Je voulais que les cérémonies ressemblent davantage au défunt. »
Le développement de son entreprise
Après cinq ans en tant que maîtresse de cérémonie, Minna et son conjoint reprennent les Pompes Funèbres de la Liberté-Brusadelli, où ils ont travaillé. Grâce à une écoute attentive et à une personnalisation accrue, elle a su se faire un nom dans la région d’Abbeville. Avec l’extension de son entreprise, elle est passée de 7 à 27 employés, dont 12 femmes, et a ouvert trois nouvelles agences.
La dernière d’entre elles a ouvert ses portes en 2023 à Hesdin, dans le Pas-de-Calais. « C’est là que mon projet est le plus abouti, » explique-t-elle. L’agence propose un cadre accueillant, avec un bureau ressemblant à un salon et un funérarium où les familles peuvent se retrouver dans le confort, voire passer la nuit si nécessaire.
Une approche moderne des funérailles
Minna Holleville met un point d’honneur à répondre aux besoins spécifiques des familles. « Il faut répondre aux besoins des familles, tant sur le budget que dans le choix de la cérémonie ou du cercueil. » Elle se souvient d’une demande originale : « Un jour, on m’a demandé de diffuser la Salsa du Démon pour une cérémonie. »
Un débat ouvert sur la mort
Aujourd’hui, Minna ne souhaite pas revenir à la télévision. « Si je devais retourner aujourd’hui dans le milieu des médias, ça serait justement pour briser le tabou d’aborder le sujet de la mort. » Elle participe activement à des discussions sur les funérailles et la mort, acceptant des interviews et des questions-réponses sur des plateformes comme France Bleu Picardie.