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La mobilisation du 18 septembre en France s’est déroulée sous un important dispositif de sécurité, avec 24 blindés de la gendarmerie et quelque 80 000 policiers et gendarmes déployés, et a donné lieu à des tensions, violences et nombreuses interpellations dès les premières heures.
Déploiement et dispositif de sécurité pour la mobilisation du 18 septembre
À la veille de la manifestation, Bruno Retailleau avait prévenu : «Nous serons intraitables». Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, par ailleurs président de LR, a demandé aux préfectures des moyens renforcés pour encadrer la mobilisation. Selon un télégramme adressé aux préfets mardi, il s’attendait à des «troubles à l’ordre» en raison «de la présence de groupuscules d’ultragauche» dans les cortèges et demandait des «moyens appropriés pour détecter, intercepter et fouiller les individus pouvant être suspectés de comportements violents».
Les autorités ont appliqué des contrôles renforcés : fouilles de sacs à l’entrée et à la sortie des manifestations, filtrages et contrôles d’identité. Les forces de l’ordre ont été invitées à adopter une «posture de réactivité et de mobilité» et à faire en sorte que «toute tentative de blocage» soit «entravée». Le ministère a souligné vouloir garantir à la fois la sécurité et la liberté de manifester.
Bilan chiffré en milieu d’après‑midi
La place Beauvau recensait en milieu d’après‑midi 700 «actions de voie publique» partout en France. Les autorités indiquaient avoir arrêté 181 personnes, dont au moins 75 placées en garde à vue, alors que plusieurs manifestations étaient encore en cours, notamment à Paris où le cortège était le plus nombreux.
Violences et interpellations : épisodes signalés à Marseille, Lyon et Paris
Tout au long de la journée, plusieurs tentatives de blocage ont été réprimées et des scènes de violences ont été documentées par des manifestants et des journalistes.
À Marseille, un policier a donné un coup de pied à une jeune femme qui tentait de se relever, en lui lançant «casse‑toi». Ce coup l’a déstabilisée et a provoqué sa chute au sol ; selon le récit, elle a ensuite pris la fuite, visiblement apeurée. À Lyon, la police a chargé et matraqué le cortège, où ont été tirés plusieurs feux d’artifice. Dans ce contexte, un journaliste de France Télévisions a été blessé au dos, possiblement par la mise à feu d’une grenade tirée par les forces de l’ordre.
Incidents à Paris et actions contre des lycéens
Dans la matinée à Paris, la police a utilisé des lanceurs de balles de défense (LBD) contre des lycéens qui bloquaient l’établissement Maurice‑Ravel (XIIe arrondissement). Le ministère de l’Éducation a comptabilisé des perturbations dans 75 établissements au cours de la journée. Toujours dans ce quartier, des agents ont frappé au moyen de matraques des personnes tentant de bloquer un entrepôt de bus des transports franciliens.
Le cortège parisien, parti de la place de la Bastille à 14h, a également connu plusieurs charges des forces de l’ordre, notamment contre des manifestants réunis à l’avant du cortège syndical. En fin de journée, à la sortie d’une réunion au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau s’est félicité que «la France n’a pas été bloquée» et a assuré que les autorités ont «garanti la liberté de manifester».
Au total, la journée a été marquée par un exercice de maintien de l’ordre massif et parfois musclé, entre tentatives de blocage ciblées par certains manifestants et interventions vigoureuses des forces de sécurité.