Table of Contents
Une mobilisation historique secoue l’Université Carlos III de Madrid, où près de 100 étudiants se sont enfermés ce jeudi dans le campus de Getafe. Ce mouvement vise à préparer la grève générale étudiante prévue lundi 28, en réaction aux coupes budgétaires imposées par le gouvernement régional dirigé par Isabel Díaz Ayuso.
Un encierro exceptionnel 13 ans après
L’action étudiante menée à la Carlos III est qualifiée « d’historique » par Rubén M., membre de la Plataforma en Defensa de la Universidad Pública de l’université. Il souligne que ce type d’encierro n’avait pas eu lieu depuis 13 ans, témoignant ainsi d’une organisation collective solide qui se construit au sein de la communauté universitaire.
Cette mobilisation renforce la présence de l’UC3M dans le mouvement de protestation universitaire, jusqu’à présent concentré autour de l’Université Complutense de Madrid, qui avait organisé un encierro massif il y a trois semaines.
Protestation contre l’asphyxie économique de l’université publique
Les étudiants dénoncent la « strangulation financière » du service public universitaire, un droit fondamental pour la société madrilène. Les recteurs des universités publiques ont maintes fois alerté que les financements actuels du gouvernement régional ne couvrent même pas les salaires du personnel, rendant l’ouverture quotidienne des établissements un véritable combat.
Face aux protestations des autorités universitaires, le gouvernement régional a consenti à augmenter le budget de 45 millions d’euros, montant à répartir entre six établissements. Or, les recteurs estiment qu’au moins 200 millions d’euros auraient été nécessaires pour assurer un fonctionnement adéquat.
Cette situation financière précaire a généré un profond mécontentement, visible notamment lors des dernières élections à la présidence de l’Université Autonome de Madrid (UAM), où la rectrice Amaya Mendikoetxea a perdu malgré l’absence d’opposant, recueillant plus de votes blancs que de voix favorables.
Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement plus large
L’encierro de jeudi et la grève annoncée pour lundi sont perçus comme « un pas vers quelque chose de bien plus grand ». Plusieurs acteurs des mouvements de protestation des universités publiques expliquent que l’activisme étudiant se renforce, avec des secteurs qui ne s’étaient pas mobilisés depuis 15 ans.
La stratégie adoptée est de « faire des pas courts mais avec une vision à long terme ». Pendant environ 14 heures, les étudiants en encierro organiseront la création de pancartes, des ateliers « antirépressifs » et concluront par une manifestation.
Ils soulignent que la répression subie par les étudiants qui s’organisent et la précarité des enseignants associés alimentent une dynamique d’engagement, particulièrement visible au sein de la Carlos III, souvent considérée comme une université peu mobilisée.