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L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, a provoqué une vague de protestations sans précédent en Turquie. Depuis son interpellation, des milliers de manifestants continuent de se rassembler chaque soir, défiant les interdictions imposées par les autorités.
Un mouvement de contestation historique
Pour la sixième soirée consécutive, des manifestations ont eu lieu à travers le pays, réunissant de plus en plus d’étudiants aux côtés de l’opposition. « Ce n’est pas un rassemblement mais une action de défiance contre le fascisme », a déclaré Ozgur Ozel, leader du CHP, principal parti d’opposition, aux dizaines de milliers de personnes présentes devant la mairie d’Istanbul.
Un soutien croissant
Les manifestations, qui se sont étendues à au moins 55 des 81 provinces du pays, sont devenues un symbole de résistance face à l’autoritarisme. Face à la montée de la contestation, les autorités ont déployé d’importants effectifs de police, interdisant les rassemblements dans les trois plus grandes villes : Istanbul, Ankara et Izmir.
Réactions officielles et arrestations
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en exhortant l’opposition à cesser ses provocations. « Cessez de troubler la paix de nos concitoyens », a-t-il déclaré. Parallèlement, au moins 1 130 manifestants ont été interpellés depuis le début des manifestations, avec 43 arrestations supplémentaires lundi selon le ministre de l’Intérieur.
Soutien des étudiants
Dès le début de l’après-midi, des étudiants à Istanbul et à Ankara ont commencé à manifester pour soutenir Imamoglu. Dans le quartier de Besiktas, un cortège de jeunes a reçu un accueil chaleureux de la part des habitants.
Attaques contre la presse
Les manifestations ont également été marquées par des attaques contre les journalistes, avec au moins dix d’entre eux, dont un photographe de l’AFP, arrêtés. Erol Önderoglu, représentant de RSF en Turquie, a appelé à la libération des journalistes et à la protection de la liberté de la presse.
Une crise économique latente
L’arrestation d’Imamoglu a exacerbé la crise économique en Turquie, déjà affectée par une forte inflation. Le président a tenté de rassurer en qualifiant les fluctuations économiques de « sans fondement ». Cependant, la Bourse et la livre turque continuent de montrer des signes de faiblesse.