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Moment clé des négociations entre deux consensus
Introduction
La guerre entre dans son huitième mois et peut être décrite de deux manières principales : un génocide et un échec militaire. Le nombre de victimes civiles augmente dans cette campagne de purification ethnique la plus féroce depuis la Nakba contre le peuple palestinien, mais avec une différence fondamentale, c’est une campagne de génocide accompagnée d’un échec militaire par rapport aux objectifs déclarés de la guerre.
Options limitées pour Netanyahou
Netanyahou n’a pas beaucoup d’options à part continuer la guerre, espérant qu’elle coïncide avec un moment qui lui donnerait une issue à l’impasse créée par l’échec du 7 octobre dans les systèmes de dissuasion et de renseignement, et plus tard dans le système militaire. Pendant ce temps, l’unique pari des Palestiniens reste la résistance.
Négociations compliquées
Des négociations complexes se déroulent entre les parties palestinienne et israélienne, où des conditions spécifiques des deux côtés créent soit une position forte dans les négociations, soit une pression pour faire des concessions afin d’atteindre un accord. Ainsi, les négociations se basent sur deux consensus : l’un israélien et l’autre palestinien.
Consensus israélien
Le consensus israélien porte sur les priorités de la guerre, et non sur ses objectifs. Le consensus populaire, politique et militaire se concentre sur la libération de tous leurs prisonniers détenus par les factions de la résistance à tout prix. Netanyahu et l’armée se battent pour une victoire militaire coûte que coûte, même au prix de la vie des prisonniers.
Consensus palestinien
En contrepoint de ce consensus, le consensus palestinien, tant dans la rue que chez les dirigeants, est de mettre fin à la guerre. Cette priorité représente le principal obstacle à un accord jusqu’à présent, surtout après que des flexibilités soient apparues de part et d’autre sur d’autres questions, comme le nombre de prisonniers palestiniens et leur type, le retour des déplacés dans le nord et le retrait de l’armée.
Faiblesse stratégique de Netanyahou
Le consensus israélien, bien que priorisant la libération des prisonniers, suit deux discours : l’un préconisant un échange coûte que coûte pour ramener les prisonniers, l’autre insistant sur une victoire militaire coûte que coûte. En revanche, le consensus palestinien, en particulier à Gaza, est que toute transaction ramène les prisonniers israéliens et assure leur sécurité ne peut être obtenue sans un accord pour mettre fin à la guerre.
Position de Hamas
La guerre permet à Hamas de renforcer son consensus. La destruction et le génocide ont créé une opposition massive chez les civils palestiniens, empêchant toute transaction qui ramènerait les prisonniers israéliens en sécurité sans garantir la leur. L’opinion publique palestinienne à Gaza estime qu’ils ont tout perdu sauf leur vie, et cherchent à protéger leurs survivants dans cette dernière bataille pour la fin de la guerre.
Conclusion des négociateurs
Les négociateurs cherchent des formulations susceptibles d’être interprétées différemment par chaque partie pour établir un accord initial. Dans le dernier accord approuvé par Hamas, les Israéliens ont accepté « un retour au calme durable », tandis que Hamas a ajouté « ce qui entraînera un cessez-le-feu permanent ». Les formulations peuvent contourner la réalité pour permettre de conclure un accord, mais l’exigence d’un « cessez-le-feu permanent » reste inébranlable pour chaque camp.