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Le pape François est décédé ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, suscitant une vague d’hommages à travers le monde. Le Vatican a annoncé que « ce matin à 7 h 35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père ». Le pontife argentin, hospitalisé plusieurs semaines en mars pour une pneumonie bilatérale, avait récemment fait une apparition affaiblie durant les célébrations de Pâques, avant de s’éteindre paisiblement dans son appartement à la résidence Sainte-Marthe au Vatican.
Un dernier hommage vibrant à Marseille
Marseille, marquée par la visite historique du pape en septembre 2023, rend hommage à François avec une messe d’action de grâces célébrée à 19 heures à la cathédrale de La Major, présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline. À 21 heures, les illuminations de Notre-Dame-de-la-Garde, du Palais du Pharo et de l’Hôtel de Ville seront éteintes en sa mémoire. Benoît Payan, maire de Marseille, a exprimé : « Très Saint Père, vous disiez de Marseille qu’elle était le sourire de la Méditerranée. À l’heure de vous dire au revoir, c’est Marseille et les Marseillais qui vous pleurent. »
Des réactions internationales et engagées
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a salué « un messager d’espoir, d’humilité et d’humanité », mettant en avant l’héritage de foi, de service et de compassion du pape, notamment envers les personnes marginalisées et victimes de guerre. Le secrétaire exécutif de l’ONU Climat, Simon Stiell, a rappelé François comme un « champion inébranlable de l’action en faveur du climat ». De leur côté, les dirigeants mondiaux, comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, ont évoqué un pape attaché « au dialogue entre les religions » et à la résolution des tragédies humanitaires.
Le Real Madrid a observé une minute de silence en hommage à « une figure historique et universelle », soulignant l’esprit de solidarité et de soutien du pontificat. En politique, les hommages vont de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni au président français Emmanuel Macron, tous louant son engagement auprès des plus vulnérables, son humanité et ses combats pour la justice sociale.
Réactions contrastées et polémiques
Alors que la majorité des hommages célèbrent un homme de paix et de foi, certaines voix se font plus critiques. Sur les réseaux sociaux, le groupe féministe Femen France s’est réjoui de la disparition du souverain pontife en critiquant ses positions contre l’avortement et ses accusations de protection des auteurs de pédocriminalité au sein de l’Église. Par ailleurs, Vladimir Poutine a salué François comme un « défenseur constant des hautes valeurs de l’humanisme et de la justice » et un promoteur du dialogue entre les Églises orthodoxe russe et catholique.
Un pontificat sous le signe de la réforme et de l’ouverture
Le pape François, élu en 2013, a profondément marqué l’Église catholique par son engagement envers les plus pauvres, son regard porté vers les migrants, et ses appels à la justice sociale et climatique. François Bayrou a salué une démarche « historique » déclenchant un véritable basculement au sein de l’institution, tandis que plusieurs responsables politiques français, de droite comme de gauche, ont loué son intelligence, sa bonté et son souci constant des démunis.
Sur le plan écologique, son encyclique « Laudato Si’ » de 2015 reste un appel majeur à la protection de la planète et au respect de toute forme de vie. Le pape a également été reconnu pour son ouverture au dialogue interreligieux, notamment avec la communauté musulmane, comme l’a rappelé la Grande Mosquée de Paris qui souligne son rôle dans la fraternité humaine.
Organisation des obsèques et succession
Le corps du pape François sera mis en bière ce lundi à 20 heures dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, selon le communiqué du Saint-Siège. Les obsèques devraient se dérouler selon des rites simplifiés, conformément à sa volonté de sobriété, avec une inhumation prévue non pas au Vatican mais dans la basilique Sainte-Marie Majeure à Rome.
Le cardinal irlandais Kevin Farrell, camerlingue de la Sainte Église romaine, assumera l’intérim à la tête du Vatican. Il gérera les affaires courantes pendant la période de vacance du siège, jusqu’à l’élection d’un nouveau pape qui doit intervenir dans un délai de 15 à 20 jours après les obsèques.
Deuil national et gestes symboliques en France et dans le monde
L’Argentine décrète sept jours de deuil national en mémoire de son compatriote. En Espagne, trois jours de deuil officiel ont été annoncés. En France, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé l’extinction de la tour Eiffel en hommage, tandis que 88 coups de glas, symbolisant l’âge du pape, ont retenti à Notre-Dame de Paris, suivis d’une messe et d’une veillée.
En football, la Serie A italienne a reporté les quatre matchs prévus ce lundi en signe de respect. Le Real Madrid a également exprimé ses condoléances à l’ensemble de la communauté catholique.
Un homme de foi et un acteur majeur de la diplomatie mondiale
Son décès a suscité de nombreux messages de chefs d’État et de responsables politiques. Emmanuel Macron a salué un homme « aux côtés des plus vulnérables », tandis que Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a mis en avant son « humilité et son amour si pur pour les plus démunis ». En Israël, le président Isaac Herzog a rappelé l’importance de son action pour le dialogue interreligieux avec le judaïsme.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné que François « a prié pour la paix en Ukraine », exprimant sa tristesse partagée avec la communauté catholique mondiale. Le président russe Vladimir Poutine a aussi rendu hommage à un dirigeant sage et défenseur des valeurs humanistes, illustrant l’universalité de son influence.
Une mémoire marquée par la simplicité et la proximité
Élu à 76 ans, le pape François a rompu avec l’apparat traditionnel du Vatican, se rapprochant des fidèles par sa simplicité et son humilité. Son pontificat a été marqué par une volonté ferme de réforme, notamment dans la lutte contre la pédocriminalité au sein de l’Église, bien que les critiques soulignent parfois une action jugée insuffisante.
En Corse, le cardinal François-Xavier Bustillo a évoqué un « triste jour pour l’Église, triste pour l’humanité », rappelant la visite historique du pape dans l’île en décembre 2024, un signe fort d’ouverture et de fraternité.
Une messe de prière en Terre Sainte
Une messe de prière en hommage au pape François sera célébrée mercredi matin à l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem, lieu sacré où Jésus-Christ a été crucifié et enterré. Cette cérémonie sera présidée par le Cardinal Pizzaballa et les membres de l’Assemblée des Ordinaires catholiques, selon le patriarcat latin de Jérusalem.