Le vol J2-8243 s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Un faisceau d’indices visuels et de témoignages de rescapés suggère que l’avion Embraer de la compagnie aérienne azerbaïdjanaise AZAL, parti de Bakou le 25 décembre, a été pris pour cible au-dessus de Grozny (Tchétchénie), qui était sa destination initiale.
Un atterrissage compliqué
Plus étrange encore, l’avion sérieusement endommagé a reçu l’ordre de se rediriger 450 kilomètres plus loin vers l’aéroport d’Aktau, de l’autre côté de la mer Caspienne. Perdant progressivement le contrôle de l’appareil, les pilotes ont tenté de se poser sur une route à quelques kilomètres de la piste d’atterrissage. Malheureusement, l’avion, qui descendait trop rapidement, a violemment heurté le sol, formant une boule de feu.
Dans cette catastrophe, trente-huit personnes ont perdu la vie, dont 26 citoyens azerbaïdjanais, sept Russes et six Kazakhs. Vingt-neuf personnes ont survécu, mais certaines souffrent de blessures graves. On ignore s’il y a des survivants parmi les cinq membres de l’équipage, les pilotes ayant vraisemblablement péri, car la partie avant de l’Embraer a été détruite. Les autorités kazakhes ont indiqué que les boîtes noires de l’appareil avaient pu être récupérées.
Des échanges troublants
Une influente chaîne Telegram russe, VChK-OGPU, a publié le 26 décembre une transcription partielle des échanges entre les pilotes du vol J2-8243 et un aiguilleur du ciel basé à Grozny. Ces échanges, bien que non authentifiés, révèlent que l’appareil s’est vu refuser à plusieurs reprises l’autorisation d’atterrir pour une raison inconnue, peut-être liée à un épais brouillard.
Le commandant du vol a signalé avoir perdu le signal GPS. À 8h16, il a décidé de retourner à Bakou. Il a alors rapporté un choc violent, qu’il a attribué à une collision avec des oiseaux. Peu après, il a signalé des difficultés à contrôler l’appareil et une détérioration du système hydraulique. Le pilote a demandé à plusieurs reprises l’autorisation de se poser dans deux aéroports russes voisins, à Mineralnye Vody (240 km) et Makhachkala (140 km). La suite de la communication n’est pas connue.