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Le président mozambicain Daniel Chapo a annoncé, lors d’une réunion réunissant des responsables gouvernementaux, des dirigeants de l’opposition et des représentants de la société civile à Maputo, le lancement d’un dialogue national inclusif d’une durée de deux ans.
Cette initiative vise à ouvrir des canaux de communication entre les différentes forces politiques et sociales du pays pour tenter de restaurer la confiance et d’améliorer la stabilité.
Chapo, 48 ans et premier président né après l’indépendance, a pris ses fonctions en janvier dans un contexte marqué par une crise économique, une rébellion armée au nord et de fortes tensions politiques liées aux dernières élections.
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Carte du Mozambique
Contexte historique
Le président souligne que la compréhension du présent mozambicain passe par une lecture de son passé, marqué par cinq siècles de colonisation portugaise suivis d’une guerre de libération.
Le pays a accédé à l’indépendance en 1975, mais la joie fut rapidement assombrie par une longue guerre civile.
La guerre, qui opposa la Frelimo au mouvement Renamo à partir de 1977, dura seize ans et causa des pertes humaines et matérielles considérables.
- Indépendance : 1975.
- Guerre civile : 1977–1992, conclue par l’accord de paix de Rome.
- Conséquences : infrastructures détruites et pertes humaines massives.
Tensions post-électorales et sécurité
Après les élections d’octobre 2024, le pays a connu d’importantes manifestations alimentées par des accusations de fraude.
Le président admet que chaque scrutin depuis 1994 a, d’une manière ou d’une autre, mis en péril la paix nationale.
Parallèlement, la province de Cabo Delgado, riche en gaz, est toujours confrontée à une rébellion armée qui sévit depuis 2017 et menace la sécurité dans le nord.
- Protestations post-électorales et contestations de légitimité.
- Insurrection à Cabo Delgado malgré l’intervention de forces régionales et internationales.
- Approche prônée : combiner réponse sécuritaire et ouverture au dialogue.
Une approche politique et sécuritaire associée au dialogue
Le président considère que la seule force militaire ne suffit pas à résoudre la crise du nord.
Il met en avant la nécessité de comprendre les motivations des rebelles et d’ouvrir des canaux de discussion, à l’image du processus qui avait conduit au règlement avec Renamo dans les années 1990.
Selon lui, le dialogue national Mozambique peut offrir un cadre pour traiter ces enjeux sécuritaires et politiques de manière durable.
Ambitions économiques et sociales
Sur le plan économique, le Mozambique affiche une croissance modeste, autour de 3 % selon des estimations récentes.
Le président mise toutefois sur les ressources agricoles, minérales et énergétiques du pays pour relancer la prospérité.
Il évoque aussi des progrès sociaux notables malgré les difficultés, citant une expansion des infrastructures éducatives et sanitaires depuis l’indépendance.
- Priorités : valoriser les ressources naturelles et diversifier l’économie.
- Exemples de progrès : multiplication des universités et augmentation du nombre de médecins.
- Politique extérieure souhaitée : « plus d’amis, moins d’ennemis ».
Objectifs et participants du dialogue national
Le processus lancé vise à rassembler un large éventail d’acteurs pour construire une gouvernance plus inclusive.
Parmi les participants attendus figurent les partis politiques, la société civile, le monde académique, les jeunes, les femmes et les leaders religieux.
Le but affiché est de promouvoir une vision où chaque Mozambicain est considéré en priorité comme citoyen, indépendamment de son origine, de sa religion ou de son appartenance politique.
- Durée : deux ans.
- Objectifs : réconciliation, confiance, stabilité politique et sociale.
- Approche : dialogues territoriaux et thématiques pour inclure toutes les voix.
Un président tourné vers l’avenir
Malgré les profondes blessures du passé, Chapo décrit la population comme un « peuple résilient » capable de surmonter les épreuves.
Sa feuille de route inclut la lutte contre la corruption, la promotion du mérite, la valorisation de la diversité et l’implication des jeunes dans la construction du futur.
Alors que le pays entame sa cinquantième année après l’indépendance, le président entend faire du dialogue national Mozambique une passerelle vers une paix durable et une unité nationale renforcée.