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À quelques mois des élections municipales, zoom sur ces scrutins qui s’annoncent particulièrement disputés. Après près de 25 ans au pouvoir, la socialiste Martine Aubry a quitté ses fonctions de maire de Lille en mars dernier, aiguisant ainsi des appétits, aussi bien dans son camp que sur le reste de l’échiquier politique.
Une compétition serrée en vue
Les prochaines élections municipales à Lille, prévues en mars 2026, s’apparentent à une course d’athlétisme : il faudra être très attentif à la « photo-finish », tant la compétition s’annonce serrée. Plus de cinq ans après le précédent scrutin, qui s’était joué à 227 voix seulement entre socialistes et écologistes, les anciens amis, alliés dans la majorité de 2001 à 2020, vont à nouveau s’affronter, mais dans un contexte totalement différent. Cette fois-ci, la championne en titre ne sera pas en lice. Martine Aubry, 74 ans, a décidé de faire un pas en arrière, mettant ainsi fin à un règne de quatre mandats, soit quasiment un quart de siècle à la tête du beffroi.
Duel socialiste
Pour que l’hégémonie socialiste se prolonge à Lille, deux membres de son camp se positionnent avant qu’un vote des militants ne les départage le 6 novembre prochain. D’abord, Arnaud Deslandes, 42 ans, devenu maire quelques jours après la démission de Martine Aubry. Entré à la mairie en 2005 comme stagiaire, il a gravi tous les échelons auprès de l’ancienne ministre du Travail, exerçant notamment comme son directeur de cabinet.
De son côté, Roger Vicot, 61 ans, député du Nord et conseiller municipal lillois, a annoncé sa candidature à la fin du mois de septembre 2023 sans l’assentiment de Martine Aubry, irritée par cette démarche. Il souhaite poser un « regard critique » sur le bilan d’Aubry, tout en reconnaissant son statut de « grande maire ».
Quel rôle pour Martine Aubry dans la bataille interne ?
Roger Vicot se considère avoir « beaucoup plus d’atouts et de légitimité » que Deslandes, qu’il décrit comme « totalement inconnu » dans les communes associées. Il a été ancien maire de Lomme, une des communes associées de Lille. Si Martine Aubry a exprimé sa confiance en Deslandes, son soutien pourrait ne pas être décisif, surtout après les tensions qu’elle a vécues lors de sa succession.
Les Écologistes à la bonne heure ?
En parallèle, Stéphane Baly, candidat écologiste, est déjà en campagne. Le professeur en école d’ingénieur, âgé de 53 ans, espère tourner la page de sa défaite de 2020. Il se dit prêt à « écrire un nouveau chapitre » pour Lille, avec un discours qui prône la continuité des saisons culturelles, tout en appelant à un aménagement de la gare Saint-Sauveur, au cœur des enjeux urbains.
LFI part en conquête
La France insoumise, avec Aurélien Le Coq comme figure montante, espère renforcer sa présence lors des élections municipales. Élu député récemment, il ambitionne de faire entendre la voix de LFI et de redynamiser son soutien populaire, après un score décevant en 2020. Le Coq met l’accent sur la mobilisation électorale, espérant que cette fois-ci, les citoyens se déplaceront en plus grand nombre.
Violette Spillebout en embuscade
Violette Spillebout, députée du camp présidentiel, observe l’éclatement de la gauche avec intérêt. Éliminée au second tour en 2020, elle mise sur une division des voix de ses adversaires pour espérer l’emporter. Elle propose un « esprit transpartisan » et se concentre sur des priorités telles que la sécurité, la propreté et la lutte contre la pauvreté.
Le RN en cinquième larron ?
Le Rassemblement National pourrait également entrer dans la danse avec la candidature de Matthieu Valet, qui pourrait représenter le parti d’extrême droite. Bien que le RN soit faible à Lille, il espère attirer l’attention avec une personnalité nationale capable de dépasser les 10 % des voix exprimées, condition nécessaire pour accéder au second tour.
Cette élection s’annonce donc comme l’une des plus incertaines de France, avec plusieurs forces en présence et des enjeux majeurs pour l’avenir de Lille.