Table of Contents
Les négociations environnementales visant à conclure un traité international contre la pollution plastique ont été prolongées jusqu’au vendredi 15 août 2025, a annoncé la présidence des pourparlers à Genève, alors que les délégués peinaient à trouver un compromis avant l’échéance initiale.
Prolongation des négociations environnementales sur le traité international de pollution plastique
Le diplomate équatorien qui préside les pourparlers a indiqué que la plénière prévue devait se réunir vendredi 15 août après l’ajournement intervenu en fin de journée. « Comme les consultations sur mon projet de texte révisé sont toujours en cours, cette plénière est donc ajournée et se réunira le 15 août 2025, à une heure à déterminer », a déclaré Luis Vayas Valdivieso, le président des négociations à Genève.
Les discussions, entamées le 5 août, devaient théoriquement s’achever à minuit le jeudi 14 août, mais aucun compromis n’avait été trouvé à cette date. Près de 185 pays participent aux négociations visant à forger le premier accord international de lutte contre la pollution plastique, une démarche jugée urgente par plusieurs responsables et ONG.
À Genève, réactions des délégations et positions des États
La frustration montait parmi les négociateurs peu avant l’annonce de la prolongation. « On est dans le flou plus total, avec l’impression que quelque chose nous échappe », a lâché à l’AFP une source diplomatique impliquée dans une délégation régionale.
Sur le plan politique, le président français Emmanuel Macron a appelé publiquement les délégués à s’accorder : « Qu’attendons nous pour agir ? » et demandé d’« adopter un texte à la hauteur de l’urgence environnementale et sanitaire. Pour notre santé. Pour notre environnement. Pour nos enfants ».
Au nom des organisations environnementales, Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace, a insisté sur l’importance du moment : « Cela fait deux ans et demi qu’on négocie et les dernières heures qui restent sont cruciales » pour « trouver un accord qui résolve le problème et donne la priorité à la santé du grand public », a-t-il déclaré à l’AFP.
Plusieurs pays dits « à forte ambition », dont l’Union européenne et le Kenya, souhaitent un traité engageant une réduction de la production et l’élimination des additifs les plus dangereux. « Nous devons avoir un traité mondial cohérent. Nous ne pouvons pas le faire seuls », a expliqué Deborah Barasa, ministre de l’environnement du Kenya, à l’AFP.
Pour surmonter les désaccords, Deborah Barasa a proposé une voie pragmatique : conclure un traité maintenant et approfondir certains aspects ultérieurement. « Nous devons trouver un terrain d’entente. Il faudra peut-être faire des compromis, puis nous pourrons adopter une approche progressive pour construire ce traité… et mettre fin à la pollution plastique », a‑t‑elle détaillé. Mais, a‑t‑elle insisté, « nous devons repartir avec le traité ».
Chiffres clés et enjeux sanitaires
Le débat s’appuie sur des données qui montrent l’ampleur du phénomène : depuis 2000, la planète a produit plus de plastique que pendant les 50 années précédentes, principalement des produits à usage unique et des emballages. La production actuelle est d’environ 450 millions de tonnes par an ; selon l’OCDE, elle devrait tripler d’ici 2060 si aucune mesure n’est prise. Moins de 10 % de ce plastique est recyclé.
Ces chiffres expliquent pourquoi plusieurs acteurs jugent nécessaire un instrument international contraignant. Les désaccords portent notamment sur l’ampleur des engagements à fixer dès l’accord, la responsabilité des producteurs et le calendrier de mise en œuvre.
Prochaines étapes et calendrier
La présidence a fixé la reprise de la plénière au 15 août 2025, l’heure restant à déterminer. Les consultations autour du projet de texte révisé doivent se poursuivre d’ici là, dans l’espoir que les délégations parviennent à un compromis suffisament large pour adopter un texte.
Les négociations pourront reprendre dans la matinée du 15 août en session plénière, selon l’annonce officielle ; l’issue déterminera si un premier traité international de lutte contre la pollution plastique peut être approuvé par les États participants.