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Alors que le sommet de l’ONU sur les océans s’ouvre à Nice, un incident majeur suscite un vif débat sur la liberté d’action des ONG et la gestion des oppositions politiques en milieu maritime. La participation du navire de Greenpeace, l’Artic Sunrise, a été empêchée d’accéder au port niçois, une décision qui divise les acteurs environnementaux et institutionnels.
Une décision controversée face à l’activisme maritime de Greenpeace
Initialement prévu pour rester trois jours dans le port de Nice afin d’accueillir le public et les délégations, l’Arctic Sunrise a été interdit d’entrée par arrêté préfectoral, sous l’impulsion de la maire de Nice et en réponse à une demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Selon la mairie, cette mesure vise à garantir la sécurité et le bon déroulement des activités liées au sommet.
Pour Greenpeace, cette décision s’apparente à une restriction politique visant à limiter leur visibilité lors de l’événement mondial. Mads Christensen, le directeur du navire, a dénoncé une « décision politique absolument inacceptable », soulignant le rôle historique de l’ONG dans la défense des océans.
Les actions de Greenpeace sous le feu des critiques
Ce conflit trouve ses origines dans une opération menée par Greenpeace en mer Méditerranée le 21 mai. L’ONG avait largué une quinzaine de rochers dans une zone protégée pour empêcher l’activité de chalutage de fond, une action qu’elle justifie comme une tentative de protéger la biodiversité marine. Cependant, la ministre Pannier-Runacher a condamné cette opération, la qualifiant de « profondément choquante » car elle aurait déversé plus de dix tonnes de gravats dans une aire maritime où le chalutage n’est pas autorisé.
Greenpeace a répondu que leur action visait à interrompre une activité illicite encore en cours dans une zone censée être protégée, allant jusqu’à affirmer avoir croisé plusieurs navires de pêche en activité durant leur intervention.
Une manifestation empêchée et un contexte tendu
De plus, le 27 mai, l’Arctic Sunrise s’est vu interdire de participer à la parade maritime organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, située au large de Nice. Yvan Griboval, l’organisateur de cette parade, a expliqué vouloir éviter tout risque de revendication ou de confrontation durant l’événement, précisant qu’il ne s’agissait pas d’un acte politique mais d’une précaution.
Plusieurs acteurs accusent cette décision d’être liée à une volonté de faire taire Greenpeace, qui reste un acteur clé dans la mobilisation pour la protection des océans. Pour leur part, le gouvernement et la mairie assurent que ces mesures relèvent d’un souci d’ordre public, notamment suite à une demande officielle de la ministre de la Transition écologique.