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Nicolas Sarkozy, condamnation, affaire libyenne, état de droit : deux jours après sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs dans l’affaire des financements libyens, l’ancien président s’est exprimé dans les colonnes du Journal du Dimanche, dénonçant une « injustice » et affirmant que cette décision « viole l’État de droit ».
Nicolas Sarkozy, condamnation, affaire libyenne, état de droit
Dans l’entretien publié deux jours après le jugement rendu jeudi 25 septembre, Nicolas Sarkozy se dit « serein » et plaide son innocence. Condamné à cinq ans d’emprisonnement, avec mandat de dépôt à effet différé, pour association de malfaiteurs, il rappelle avoir été relaxé des faits de corruption, recel et financement illégal et affirme que « toute l’accusation s’est effondrée ».
Se présentant en victime d’une injustice judiciaire, il affirme : « Depuis 12 ans, on nous rabâche “l’affaire du financement libyen de la campagne Sarkozy”… C’est maintenant reconnu, ce n’était en réalité qu’une fable, un mensonge, une calomnie ».
Les critiques ciblent Mediapart et la note des services libyens
L’ancien chef de l’État revient longuement sur la note des services secrets libyens publiée par Mediapart en 2012, document que le tribunal n’a finalement pas retenu comme preuve. Selon lui, « le plus probable est que ce document Mediapart soit un faux ». « Or s’il y a un faux, c’est qu’il y a eu des faussaires, des manipulateurs et donc un complot », ajoute-t-il au Journal du Dimanche.
Il estime que la publication de ce document a pesé sur l’élection présidentielle de 2012 : « Dans un monde normal, c’est l’ensemble de l’accusation qui aurait dû s’écrouler. Or le tribunal a fait exactement le contraire. Je rappelle que j’ai perdu la présidentielle de 2012 de très peu. Le faux de Mediapart y a joué un grand rôle. Qui réparera cette injustice ? »
Malgré ses critiques, il exclut d’engager une action judiciaire contre la rédaction : « Mon combat n’est pas un combat contre Mediapart, dont je me moque. Mon combat je le mène pour l’État de droit. »
Remise en cause du système judiciaire et réaction publique
Nicolas Sarkozy remet en cause le fonctionnement du système judiciaire et qualifie la condamnation d’« aussi injuste qu’infamante ». Il se dit surpris par l’exécution provisoire : « Je m’attendais à tout, mais pas à cela, je le reconnais », confie-t-il. Il ajoute : « C’est allé encore plus loin que ce que je pouvais imaginer. Toutes les limites de l’État de droit ont été violées. C’est tellement invraisemblable. Même dans ses réquisitions pourtant violentes, le Parquet national financier ne l’avait pas demandé ! »
En réaction au jugement, l’ex-président dit avoir reçu des milliers de messages de soutien. « Je ne ferai jamais assez pour les remercier et pour leur dire combien cela me bouleverse, m’aide et me donne de la force. […] Beaucoup de responsables politiques m’ont fait part d’un état de profonde sidération et d’indignation. Exprimant qu’au-delà du choc, de mon sort personnel, ce qui est en cause, c’est l’État de droit », rapporte-t-il.
Sur la possibilité d’une grâce présidentielle, il se montre catégorique : « Pour être gracié, il faut accepter sa peine, et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait ». Il conclut l’entretien par cette affirmation : « Je ne cesserai le combat que lorsque j’aurai obtenu la vérité, c’est‑à‑dire la reconnaissance de mon honnêteté ».